348 000 € pour la vente Toques et Clochers

A Limoux, les Rameaux sont synonymes de Toques et Clochers : pour la 26ème édition, les Limouxins et leurs invités, venus parfois des environs mais aussi d’Angleterre, des Pays-Bas, de Chine ou de Corée, ont trinqué à la santé des 40 clochers de leur ville et des villages de ses environs. Les clochers correspondent aussi à autant de communes situées dans l’appellation Limoux. La cave Sieur d’Arques en a fait une collection de cuvées Toques et Clochers, mise en vente aux enchères depuis un quart de siècle pour financer l’entretien et/ou la rénovation, à raison d’un par an.

L’événement a été reçu dès sa création le soutien des restaurateurs (les Toques) et sommeliers des environs. Il touche aujourd’hui des professionnels de renommée internationale : les parrains de cette édition étaient le chef Arnaud Lallement, chef étoilé de l’année et trois étoiles au Michelin avec son Assiette Champenoise à Tinqueux et le sommelier Paolo Basso, Meilleur Sommelier du Monde en 2013.

Le samedi, la fête s’organise dans le village dont le clocher est au centre de l’édition. On déguste de la blanquette, des crémants… au son des bandas (fanfares) dans une ambiance très chaleureuse. Cette année, la fête a eu lieu dans Limoux, car on s’occupait du clocher de l’église Saint-Joseph à Limoux.

Le dimanche une première vente aux enchères de lots en bouteilles pour les particuliers était organisée au Château de Flandry. Une caisse de douze flacons, parrainée par Paolo Basso a atteint 150 € alors qu’Arnaud Lallement décrochait le jackpot : 500 € en ajoutant à la caisse de vins sa chemise de chef dédicacée et un déjeuner à l’Assiette Champenoise.

Puis vient la vente de Toques et Clochers à la cave Sieur d’Arques, ouverte par son président, Maurice Lautard. Premier constat pour cette édition 2015 : le nombre de lots était réduit de 10 % par rapport à 2014. Le millésime 2014 mis en vente a été compliqué, de l’aveu de Gilles Trémèges, Directeur Technique de la cave Sieur d’Arques. L’été a été très frais, la vigne a mis longtemps à mûrir ses raisins, il a fallu attendre tout en surveillant de près l’état sanitaire des vignobles. A l’arrivée, cependant, ces efforts ont porté. Inégal, certes, manquant parfois de concentration, à boire plus jeune que ses aînés, le millésime est cependant intéressant à Limoux car il ouvre de nouvelles perspectives sur les différents terroirs de l’appellation. Les terroirs précoces (Autant et Méditerranée) ont pris leur temps pour mûrir et gagnent en fraîcheur, les terroirs frais (Océanique et Haute-Vallée) développent une riche complexité.

La vente aux enchères a réalisé un chiffre d’affaires de 348 000 €. C’est beaucoup moins qu’en 2014 (561 000 €), mais entre les quantités réduites et des enchères inférieures de 10 à 20 % aux adjudications de l’an dernier, tout s’explique. Les acheteurs qui ont parié sur le millésime 2014 ont fait de très bonnes affaires. On a noté la détermination d’un acheteur coréen, Monsieur Jung Hoon Kim, qui a notamment emporté l’un des deux lots de la Serpent de Thierry Cathala, tandis que l’autre a été acheté par Gilles Goujon pour l’Auberge du Vieux Puits à Fontjoncouse. Arnaud Lallement a joué jusqu’au bout son rôle de parrain, en achetant un lot qu’il a ensuite remis à la vente au bénéfice de la cave.

Les acheteurs régionaux et nationaux ont emporté une grande partie des lots mais les acheteurs étrangers se sont montrés très actifs, venus de Corée, on l’a dit, mais aussi des Etats-Unis, d’Australie, des Pays-Bas, d’Espagne et d’Allemagne.