Samedi 23 Novembre 2024
(photos Laure Goy)
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08.02.2017
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On vous l’a déjà écrit, Millésime Bio tenait salon à Marseille la semaine dernière, pour sa 24ème édition, du 30 janvier au 1er février. Nous y étions, verre et carnet de notes en main. Voici les cinq raisons de ne pas manquer le plus grand rassemblement de vins bio en France.
1 – Des milliers de cuvées à déguster
Plusieurs milliers de bouteilles échantillonnées ont transité sur les stands de dégustation des 900 vignerons pendant ces trois jours. Nouvelles cuvées des uns, derniers essais de vinification des autres, les petits nouveaux convertis dans les vignobles de France et d’ailleurs, il y en avait pour tous les palais, de toutes les régions, et dans toutes les couleurs.
Parmi les dizaines de vins de dégustés, le Languedoc et le Sud-Ouest ont particulièrement fait chavirer nos papilles. Un coup de projecteur sur le dernier né du domaine de La Liquière, ce « Tarroussel » (« ruisseau qui coule » en occitan), une vieille vigne de grenache sur des schistes en décomposition que le domaine de Faugères a décidé d’isoler officiellement sous une nouvelle étiquette, associé à un peu de carignan, le tout élevé en cuve pendant des mois. Un équilibre entre puissance et finesse des tanins, un fruit intact, très beau (20 €).
La dégustation de la gamme du domaine Lapeyre, en Jurançon (sud-ouest), a montré, elle la finesse et la beauté des vignes de petit manseng, en moelleux ou en liquoreux, lorsqu’ils sont travaillés avec précision. Des raisins vendangés tardivement, les baies se rabougrissent, concentrent leur sucre et leurs saveurs. Puis on les « passerille » parfois après récolte, on les sèche sur des clayettes à l’extérieur, pour ne garder que le meilleur de la baie. Découvrez les cuvées Magendia, la Balaguera, le Vent Balaguer… Que des gourmandises, sucrées mais pleines de fraîcheur.
On en passe, nous n’aurions pas la place de citer toutes les autres belles découvertes des vignobles français représentés, auxquels s’ajoutent des vignobles de 16 autres pays…. Mais pas d’injustice à Millésime Bio, ils sont tous logés à la même enseigne : stands identiques, nappés de blanc. Quelle que soit la taille ou le chiffre d’affaire du domaine.
2 – Vivre les OFF, et ces soirées vigneronnes, où joie et convivialité sont les maîtres mots
On a couru entre les allées de Millésime Bio et les lieux emblématiques de Marseille qui avaient été investis par des appellations ou des groupements de vignerons : les châteauneufs-du-pape certifiés bio et biodynamie avaient envahi le hall du Mucem le temps d’une soirée, les Terrasses du Larzac jouaient des coudes sur le Vieux Port à l’Union Nautique de Marseille, la jeune génération des « beaujos » ont fait leur off à la Cour du Palais, tandis que les vignerons sudistes de Rouge Provence ont voulu montrer que la garde des rouges provençaux en magnums n’était pas qu’un beau discours lors de leur fête au Rowing Club, près du Pharo. Quant au Rhône, une vingtaine de bouteilles, soigneusement sélectionnées par Pierre Guigui ont été présentées à la dégustation chez Otto, ambiance méditerranéenne assurée. Enfin, 60 vignerons qui voulaient « représenter le vin identitaire, le terroir vivant, et l’avenir » faisaient déguster leurs cuvées au Théâtre National de La Criée pour leur Off « Biotop » pendant deux jours. Encore d’autres multiples et belles occasions de faire des découvertes.
3 – La rencontre des acteurs du marché
Nous n’avons de cesse, au fil de nos pages de vous parler de belles bouteilles, de rencontres vigneronnes, de balades dans le vignoble. Mais sur Millésime Bio, ce sont les importateurs, cavistes, restaurateurs, sommeliers qui font la réussite de ce salon. Pour cette 24ème édition de Millésime Bio, les chiffres de fréquentations ont enregistré 4850 acheteurs (contre 4500 en 2016), dont une forte proportion d’étrangers (28% du total des visiteurs). 20% de plus d’acheteurs venus des États-Unis, des pays scandinaves, de Belgique, d’Allemagne, ou encore d’Asie…
Le vin bio, une mode de hypster parisien ? Pas vraiment, lorsqu’on note que la grande distribution, même si elle ne se positionne pas en canal privilégié dans la vente de vin bio, a elle aussi augmenté ses ventes en volume de 13% en 2016, pour 18,7 millions de cols de vins bio au total (conférence de presse InterOc pendant le salon). L’Agence Bio note, que d’après un panel de consommateurs, 51% qui achètent en supermarché réclament encore plus de choix de vins bio.
4 – Les chiffres de l’impact social du choix de l’agriculture biologique
Tout comme l’ensemble de la consommation de produits bio en hausse, le vin suit la même tendance. Entre 2005 et 2015, les achats de vins bio en France ont été multipliés par 10 pour la consommation à domicile, essentiellement issus de vignobles français (à 99%), a annoncé Didier Perréol, président de l’Agence Bio, pendant une conférence qui s’est tenu sur le salon.
Côté production, les chiffres montrent que le vignoble français se convertit de plus en plus à cette méthode culturale plus respectueuse de l’environnement : 5176 exploitations travaillant en bio dans les vignobles de France en 2015 (sur 68 000 hectares), dont 16% sont en cours de conversion. Les caves coopératives n’échappent pas au phénomène, bien au contraire : 203 caves coopératives produisent aujourd’hui des vins bio, contre 70 seulement en 2009.
Mais surtout, une étude menée en collaboration avec l’INRA et SupAgro Montpellier a révélé qu’une exploitation viticole bio génère 1,5 fois plus d’emploi qu’une exploitation dite en « conventionnel ». Des emplois par ailleurs plus stables et plus qualifiés, selon cette même étude. De quoi amener des pistes de réflexion pour l’avenir de la filière….
5 – La ferveur du stade Vélodrome !
Découvrir la Belle Bleue et la ville phocéenne, par le prisme… de la ferveur du football, ô combien cher aux marseillais ! En plein Millésime Bio, le stade Vélodrome a reçu deux équipes emblématiques, j’ai nommé Olympique de Marseille versus Olympique Lyonnais, qui se sont affrontés un soir à quelque mètres du Parc Chanot et de Millésime Bio. Tout va bien, l’OM a gagné, ouf. Même si bière et pastis semblaient plus au rendez-vous que la multitude de vins bio présents de l’autre côté de la rue…
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