Jeudi 26 Décembre 2024
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17.01.2018
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Six viticulteurs, placés en garde à vue lundi, ont été déférés mercredi à Montpellier dans le cadre d’enquêtes sur des actions clandestines attribuées ou revendiquées par le Comité régional d’action viticole (Crav), a indiqué le procureur de la République Christophe Barret.
Sept viticulteurs avaient été arrêtés lundi matin – deux dans le Gard et cinq dans l’Hérault – et placés en garde à vue dans le cadre de trois enquêtes. Six ont été placés sous contrôle judiciaire. Le septième a été relâché sans faire l’objet de poursuites.
Cinq sont convoqués le 1er mars au tribunal correctionnel de Montpellier, sans être mis en examen. Ils encourent un maximum de 10 ans de prison pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation de destructions ou dégradations aggravées par deux circonstances – la réunion et l’effraction ».
Le 3 mai 2017, un convoi de 32 viticulteurs, venus en majorité du Gard et de l’Hérault, avait été intercepté au péage de Saint-Selve, en Gironde. Dans les véhicules avaient été découverts cinq haches, trois masses, 60 litres de gazole, un chalumeau, une grosse bombe lacrymogène et des cocktails Molotov, a détaillé M. Barret, lors d’une conférence de presse. Des téléphones acquis spécialement pour l’opération projetée avaient été aussi saisis.
Le parquet de Montpellier a également ouvert une information judiciaire pour des destructions, le 19 juillet 2016 à Béziers (Hérault) chez la société Vinadeis, dont le préjudice est estimé à 950.000 euros. Dans cette enquête pour destruction par moyens dangereux, en bande organisée, deux des viticulteurs interpellés sont présentés à un juge ce mercredi, dont l’un est déjà mis en cause dans le dossier de mai 2017.
Une information judiciaire contre X a également été ouverte pour des faits commis au préjudice de la société de négoce en vin Biron à Sète : le 2 août 2016, quelque 11.000 hectolitres de vin avaient été répandus sur le sol du port après l’ouverture des vannes des cuves.
Au total, le parquet et le SRPJ de Montpellier travaillent sur 32 faits recensés entre le 4 avril 2016 et le 7 août 2017 revendiqués par le Crav ou ses émanations locales, les Cav (Comités d’action viticole) sur tout l’ex-Languedoc-Roussillon, a précisé M. Barret. Les Crav et Cav, existant depuis des décennies en Languedoc, sont des sortes de « bras armé » de la viticulture en temps de crise.
« Il s’agit d’actions clandestines, avec des gens organisés, agissant en groupe et avec des méthodes clandestines, parfois cagoulés » pour « un préjudice considérable » estimé à 3 millions d’euros, a poursuivi le procureur.
Une centaine de viticulteurs s’étaient rassemblés mercredi derrière les grilles du palais de justice, en présence d’un important dispositif policier.
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