Vendredi 20 Décembre 2024
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27.04.2017
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L’Alsace n’a pas été épargnée par la gelée noire. Entre les 20 et 24 avril, l’action combinée du froid et du vent a touché de nombreux secteurs du Haut-Rhin comme du Bas-Rhin.
« Quand le vent s’en mêle, que ce soit le foehn chaud d’été ou le vent froid d’hiver, il grille tout sur son passage » résume Pierre Bernhard, président du Synvira, syndicat des vignerons indépendants d’Alsace et vigneron à Châtenois (Bas-Rhin). L’Alsace est normalement une région peu précoce, donc relativement épargnée par le gel. « Et encore, ce sont d’habitude des gelées blanches, un refroidissement par le sol » précise le vigneron de 49 ans qui n’a jamais vu une telle gelée. Comme l’an dernier, il n’avait jamais vu pareilles pluie et attaque de mildiou. Il remarque que là où il n’avait pas encore plié la vigne, c’est à dire que les rameaux étaient restés verticaux , il a eu moins de dégâts. L’effet du vent, en effet.
Le vent en plus du froid
Ce sont les sorties de vallées, basses, où soufflait le vent venu des Vosges, qui ont été le plus atteintes, en particulier les zones de Châtenois et Scherwiller (Bas-Rhin) Sigolsheim, Bennwihr, Turckheim, la Hart près de Colmar, le bas du Bollengerg, à Rouffach, au sud de Colmar (Haut-Rhin). Les zones touchées sont relativement aléatoires, avec des pourcentages allant jusqu’à 99%. Le gewurztraminer, cépage précoce, est une des premières victimes. « Ce qui est étrange, ce ne sont pas toujours des zones habituellement sensibles. Par exemple, la crête du lieu-dit Roemerberg (un futur 1er cru) à Bennwihr » s’étonne Pierre-Olivier Baffrey, vigneron dans cette commune du Haut-Rhin et président de la coopérative locale Bestheim qui regroupe les vignerons de 1 400 ha. Sur son domaine propre il a perdu plus de la moitié de sa récolte potentielle. Installé depuis 20 ans, il n’a jamais vu une telle gelée. Les anciens se rappellent le gel de 1986, différent car en plein hiver ou bien avant dans les années 50.
L’Alsace qui, à l’exception de 2016, a enchaîné plusieurs récoltes déficitaires, va souffrir d’une vendange 2017 obligatoirement réduite. Pour que la perte reste modérée, il faut non seulement que les températures négatives cessent, ce que la météo prévoit, mais aussi que s’installe une relative douceur afin que la végétation ne stagne pas et que les contre-bourgeons puissent se développer.
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