Lundi 23 Décembre 2024
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04.04.2013
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Vignoble et négoce bordelais préparent la campagne du millésime 2012, qui sera présenté au monde entier la semaine prochaine. Exemple au château de Rayne Vigneau, premier grand cru classé de Sauternes.
La semaine prochaine, débute en Gironde le traditionnel marathon des primeurs. Une cinquantaine de lieux de dégustation (AOC, clients des différents œnologues, clubs de producteurs…) recevront des milliers d’acheteurs et prescripteurs du monde entier. L’objectif de cet événement purement professionnel est de découvrir le millésime 2012, verre en main, mais au-delà, c’est un coup de projecteur médiatique et commercial sur tout le vignoble bordelais.
Après les dégustations viendront, courant avril et en mai, les offres tarifaires des producteurs ; puis les acheteurs (négoce, distribution, importateur…) passeront commande… ou pas. Rappelons que la mécanique particulière des ventes en primeur ne touche réellement que 200 à 300 propriétés de l’élite pour un millésime 2012 livré fin 2014 (les vins sont élevés en chai d’un an à 18 mois).
Mais en attendant cette campagne, en guise d’avant-match, les propriétaires fignolent leurs échantillons et les présentent depuis début mars aux courtiers et négociants de la place de Bordeaux. Ces derniers s’occupant de la commercialisation des vins car il est rare que les plus grands châteaux fassent de la vente directe.
Hier, au château de Rayne Vigneau, 1er cru classé de Sauternes, près de 80 de ces professionnels ont goûté le dernier bébé des propriétés girondines de CA Grands Crus. « Il est important de beaucoup déguster pour se faire une idée d’ensemble de la qualité du millésime. Depuis des semaines, nous tournons dans les châteaux », indique un négociant. Devant lui, des verres et des échantillons de Rayne Vigneau, mais aussi des châteaux Grand Puy Ducasse (cru classé en 1855, Pauillac), Meyney (Saint-Estèphe), La Tour de Mons (Margaux) et Blaignan (Médoc), autant de propriétés appartenant à cette émanation du Crédit Agricole.
Inaugurer de gros travaux
« Habituellement, nous faisons cette rencontre à Bordeaux. Pour la première fois, elle se déroule à Rayne Vigneau car nous venons d’y réaliser de gros travaux », explique Anne Le Naour, directrice technique de CA Grands Crus. Comme à l’occasion du salon Vinexpo, l’époque des primeurs est une bonne fenêtre de tir pour montrer à tous les partenaires les efforts réalisés. Ici, un chai à barriques de 1 000 m2 complètement refait, une salle de dégustation et un magasin de vente, enfin une salle à manger pouvant accueillir une centaine de personnes. Le tout pour un chèque d’1, 3 million d’euros. « Aujourd’hui, c’est comme une inauguration. Nous pouvons désormais dignement recevoir chez nous », se félicite Vincent Labergère, directeur technique adjoint. « Nous sommes aussi heureux de montrer que Sauternes a produit de belles choses en 2012 malgré une météo peu favorable. Nous y avons mis les moyens lors des vendanges », ajoute-t-il, en spécialiste des vins liquoreux.
« Ne nous leurrons pas, cette campagne primeur sera difficile. La conjoncture économique est compliquée et le millésime est très hétérogène suivant les châteaux », confie un courtier. Raisonnant à plus long terme, Thierry Budin, directeur de CA Grands Crus, annonce cependant que la rentabilité de ses propriétés est à la baisse et qu’il faudra s’attendre à des hausses tarifaires, en adéquation avec les efforts qualitatifs déployés. Le match peut commencer.
César Compadre
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