Samedi 23 Novembre 2024
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09.09.2013
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Une étude de l’université de Navarre met en lumière les effets bénéfiques du vin dans la prévention de la dépression, grâce resvératrol, un polyphénol présent dans le raisin.
Le professeur girondin Serge Renaud, décédé en novembre 2012, appréciera peut-être, dans sa dernière demeure de Marcillac, de savoir que d’autres chercheurs se rallient à sa thèse du « French paradox ». Une théorie grâce à laquelle le chercheur, spécialisé dans les rapports complexes entre nutrition et cardiologie, expliquait que si la France avait un taux de mortalité cardio-vasculaire plus bas que la majorité des pays industrialisés, c’était grâce aux propriétés antioxydantes des polyphénols fournis par une consommation régulière et modérée du vin.
L’équipe de Miguel Martinez-Gonzalez, de l’université de Navarre, a publié sur le site du « British Journal of Medecine » une étude selon laquelle une consommation modérée de vin permettrait de réduire aussi les risques de dépression. Voir la chronique vidéo de Jean-Pierre Gauffre consacrée à cette actualité.
Le réseau Premided a travaillé pendant sept ans sur le suivi d’une cohorte de 5 500 buveurs modérés de 55 à 80 ans, n’ayant aucun antécédent d’alcoolisme ou de dépression. Les scientifiques ont mis en exergue le rôle du resvératrol, un polyphénol présent dans le raisin dont les effets bénéfiques contre l’ostéoporose et le diabète ont fait l’objet de nombreuses études.
Il a été établi que le resvératrol ralentissait les effets du vieillissement, empêchant les pertes de mémoire chez des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Ce polyphénol est également présent dans la mûre, la myrtille, la canneberge et la grenade.
Le professeur Martinez observe que « de petites quantités de consommation d’alcool et notamment de vin exercent une protection de manière similaire à ce qui a été observé pour la maladie coronarienne ».
Les chercheurs mettent néanmoins en garde contre les abus. Si le verre de vin quotidien fait du bien, disent-ils, la consommation excessive entraîne, elle, des épisodes dépressifs. Les sujets de l’étude de l’université de Navarre qui avaient une consommation de vin trop importante ont été en effet confrontés à des épisodes dépressifs plus fréquents. Ce qui a conduit Miguel Martinez à émettre l’hypothèse que les maladies cardiaques et la dépression auraient des mécanismes similaires.
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une consommation modérée et responsable du vin s’établit ainsi : un jour d’abstinence par semaine, deux verres maximum par jour pour les femmes, trois verres maximum par jour pour les hommes, quatre verres maximum en une seule occasion.
La consommation modérée d’alcool diminue le niveau de stress également impliqué dans le déclenchement de certaines pathologies cardio-vasculaires comme les infarctus. Reste que ces études ne doivent pas mener à sous-estimer l’importance de l’hygiène de vie ni à surestimer la nécessité de consommer du vin.
Hélène Rouquette-Valeins (source)
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