Bordeaux Tasting | Le cognac, pédagogique et ludique

La Master Class animée cet après-midi par le Bureau National Interprofessionnel du Cognac dans le cadre de « Bordeaux Tasting » a permis de rappeler quelques données fondamentales sur cette eau-de-vie charentaise… et de bousculer quelques idées reçues.

David Boileau, ambassadeur du Cognac et animateur de cette Master Class, nous l’annonçait en amont : « Il faut bousculer l’image D’Épinal à laquelle le cognac est souvent associé, revaloriser ce beau produit français ». Promesse tenue pour tous les participants qui, s’ils pensaient encore que le cognac est « un digestif, fort, pour les vieux, et cher », ont pu se remettre à niveau. Tout d’abord en se souvenant que le cognac représente déjà un vignoble de 75 000 hectares, soit 10% de le superficie française de vignes. Une région qui réalise 98% de ses bénéfices à l’export (dont aux États-Unis, qui consomment à eux seuls 75 millions de bouteilles) et qui entend bien redorer son blason dans son pays d’origine.

David Boileau commence par parler terroir, cépages, histoire, business, évoque les quatre grandes maisons de négoce historiques (Martell, Rémi Martin, Hennessy, Courvoisier) qui monopolisent à elles seules 85% des ventes. Avant d’en venir au pratique : non, le cognac ne se chauffe pas au creux de la main, non il ne s’agite pas dans le verre, non on ne l’oxygène pas une fois en bouche comme un verre. Une fois ces fondamentaux posés, la comparaison de deux eaux-de-vie blanches (une en Fins Bois et une en Grande Champagne) invite les participants à identifier des arômes fleuris, fruités, minéraux… Ensuite, la dégustation comparative de quatre cognacs à quatre stades de vieillissement différents (VS à partir de deux ans, VSOP à partir de quatre ans, XO à partir de 6 ans, Extra…) permet d’aller de saveurs très simples à des notes évoluées, complexes, subtiles, évoluant vers le rancio et l’acidité ciselée. Une véritable « leçon de choses » qui vient confirmer toutes les nuances du cognac, une eau-de-vie dont les différentes déclinaisons se prêtent à différents moments de consommation, du cocktail festif au verre de méditation. Qu’on se le dise, l’opération reconquête du cognac ne fait que commencer.