Lundi 23 Décembre 2024
Cette Master Class Saint-Julien a été organisée en partenariat avec la marque Lexus, qui accompagnait Bordeaux Tasting.
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12.12.2016
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Hier après-midi à Bordeaux Tasting, les châteaux Beychevelle, Branaire-Ducru et Léoville-Poyferré ont fait faire un voyage dans le temps aux amateurs en leur faisant chacun déguster un millésime des années 1990 et un des années 2000. Instructif et éblouissant.
Au cœur du Médoc, entre Margaux et Pauillac : Saint-Julien. Plus petite des appellations communales médocaines, elle comporte la plus forte proportion de grands crus classés, avec onze à son actif. Pour faire découvrir le prestige de Saint-Julien aux amateurs, étaient présents lors de cette Master Class d’exception Didier Cuvelier, co-propriétaire du château Léoville-Poyferré (2e grand cru classé), Philippe Blanc, directeur du château Beychevelle (3e grand cru classé) et François-Xavier Maroteaux, co-propriétaire du château Branaire-Ducru (4e grand cru classé). A leurs côtés pour animer cette master class, Rodolphe Wartel, directeur de « Terre de Vins », Gérard Basset, meilleur sommelier du monde 2010 pour ses commentaires de dégustation avisés et Sylvie Tonnaire, rédactrice en chef de « Terre de Vins » pour ses accords mets-vins de précision.
« Saint-Julien c’est un peu la Champions League du vin. Une petite appellation, avec un niveau magnifique, constant, en quête perpétuelle d’excellence, et qui ne déçoit jamais le dégustateur. Il n’y a que des bons vins à Saint-Julien ! » s’enthousiasme Philippe Blanc. Et Rodolphe Wartel de compléter « Nous allons passer 90 minutes merveilleuses ! » Et elles le furent. Compte-rendu.
Château Léoville-Poyferré 1994
Premier millésime né en collaboration avec Michel Rolland, ce 1994 est un assemblage 43% cabernet-sauvignon, 42% merlot, 6% petit-verdot, 9% cabernet-franc. « Ce millésime au nez parfumé, très aromatique, sur des notes évoluées de champignon et le tabac, offre une bouche tendue, des tanins encore agréables. Un vin délicat, à boire dès à présent avec un rosbif » pour le meilleur sommelier du monde, ou avec une « poularde à la truffe » pour Sylvie Tonnaire.
Château Branaire-Ducru 1996
Premier millésime de la famille Maroteaux « avec notre patte depuis le rachat de la propriété dans les années 1990 » estime François-Xavier Maroteaux, ce vin « avec du fruit, de la fraîcheur, de l’élégance » est né de « l’enchaînement climatique des grands millésimes ». Un assemblage à 64% cabernet-sauvignon, 30% merlot, 6% petit-verdot pour un « nez épicé, à la bouche puissante, aux tanins tendus, avec beaucoup de matière, très digeste », à apprécier avec « un gibier, tel qu’un lièvre, pour accompagner la puissance et l’élégance. » A garder encore vingt ou trente ans, ou à boire de suite pour les moins patients.
Château Beychevelle 1999
« Pas forcément une année très simple pour la propriété avec de gros rendements », mais finalement « notre premier millésime avec de si beaux merlots » se souvient Philippe Blanc. Assemblage à 43% cabernet-sauvignon, 42% merlot, 6% petit-verdot, 9% cabernet-franc, dix-sept ans après, ce vin est « très plaisant, accompli, rond, chaleureux, doux, à boire aujourd’hui. Un nez de tarte aux pruneaux, épices douces, avec une pointe de gibier. Une bouche ronde, veloutée, aux tanins dessinés. » A déguster avec une « cuisine terrienne, comme une pintade avec des légumes terriens en cocotte. »
Château Léoville-Poyferré 2005
2005, un « grand millésime solaire, mais solaire froid, pas chaud, évoquant un peu 2010 ou 2016. On a fait les vendanges en pantoufles ! » raconte Didier Cuvelier. Avec ce millésime, « on voit bien le fossé entre les années 1990 et 2000. » Ce 2005 assemblage à 65% cabernet-franc, 25% merlot, 8% petit-verdot, 2% cabernet-franc « a une couleur d’un vin très jeune. A l’aveugle on ne pense pas que ce vin a onze ans », constate Gérard Basset. Un vin au « nez de fruit noir, mûre, réglisse, avec très peu de signes d’évolution. Une bouche à la structure puissante, à l’énorme potentiel de vieillissement, qu’il est préférable d’attendre pour consommer. » A déguster en « jouant la carte du fruit sur ce vin solaire, concentré, généreux, sanguin, avec beaucoup d’énergie. Par exemple avec un magret de canard déglacé à la framboise. »
Château Beychevelle 2009
Assemblage à 46% de cabernet-sauvignon, 44% merlot, 6% cabernet-franc, 4% petit-verdot, ce 2009 exprime un « nez très riche, avec des arômes pâtissiers de chocolat, et de de moka. Une bouche riche, tellement veloutée, c’est magnifique ! » s’extasie Gérard Basset. A déguster avec un « veau ou un agneau et une purée de céleri-rave pour accompagner cette délicatesse et ces tanins veloutés. »
Château Branaire-Ducru 2010
Dans le trio de choc des grands millésimes 2005-2009-2010, 2010 est « le plus grand pour Branaire-Ducru. Il est vraiment à part » constate François-Xavier Maroteaux. Assemblage à 70% cabernet-sauvignon, 25% merlot, 4% petit-verdot, 2% cabernet-franc, ce 2010 est « merveilleux. Un gymnaste aux JO, tout en force mais avec l’élégance et la beauté » pour Gérard Basset. « Puissant avec une structure énorme et des tanins bien présents, mais néanmoins un vin fin, fondu, pas lourd. A garder encore une trentaine d’années facilement. » Et à consommer avec un « tournedos rossini pour l’osmose avec la force et la texture. »
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