Bourgogne : la maison Béjot dans la tourmente

Soupçonnée de tromperie et de coupage, la maison Béjot – poids lourd de l’économie des vins de Bourgogne – a fait l’objet de vastes perquisitions le 30 mars dernier. Le directeur technique a été placé en garde à vue.

L’enquête, débutée il y a plusieurs mois selon le quotidien Le Bien Public, vient de connaitre un développement d’importance. Pas moins d’une quarantaine d’agents de la Douane judiciaire et de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, ont perquisitionné le siège de la maison Béjot Vins et Terroirs situé à Meursault mais aussi des locaux de Nuits-Saint-Georges et de Savigny-lès-Beaune.

Le quotidien parle, au conditionnel, d’une « gigantesque fraude, concernant des milliers d’hectolitres de vins ». Il serait question de coupages (mélanges de vins de différentes provenances) frauduleux mais aussi d’infractions fiscales.

« Nous avons été évidemment surpris par la nature de ces contrôles douaniers probablement consécutifs à des actes de dénonciations anonymes. Loin de minimiser l’enquête en cours, mais sereins, nous collaborons pleinement avec les services de police et la justice et informons la presse et nos partenaires en toute transparence. » a réagi la maison.

Les enquêteurs ont emporté de nombreux documents et des données informatiques.

Béjot Vins et Terroirs est dirigé depuis 1988 par Vincent Sauvestre. C’est l’une des plus grandes réussites économique dans l’univers des vins de Bourgogne ces 30 dernières années, avec une forte présence en grande distribution. Vincent Sauvestre était à la tête de 6 hectares de vignes lorsqu’il a pris les rênes de l’entreprise. Il en exploite 260 en Bourgogne à ce jour, auxquels s’ajoutent 270 ha dans le sud, des Côtes-du-Rhône aux Corbières. Béjot a réalisé un chiffre d’affaires de 50, 7 millions d’euros l’année dernière et compte un effectif de 200 collaborateurs.