Samedi 23 Novembre 2024
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11.09.2014
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« Bordeaux fête le vin » s’exporte – à partir d’aujourd’hui et jusqu’à dimanche – dans une troisième ville du monde. La capitale belge a été choisie, clin d’œil à un marché historique.
Après Hong Kong et Québec, le concept de fête du vin, conçu, théorisé et mis en œuvre à Bordeaux, va s’implanter dans un troisième pays. Pas n’importe lequel : la Belgique. De jeudi à dimanche, Bruxelles, capitale de l’Europe organise son troisième festival gastronomique « Eat ! Brussels ». Mais cette année, l’intitulé a changé : la manifestation s’appelle « Eat ! Brussels Drink ! Bordeaux ».
Évidence
Quand la délégation bordelaise (CIVB, Bordeaux Grands Événements, Office du Tourisme) est partie en 2012 en voyage d’étude pour exporter la fête du vin, il n’a pas fallu longtemps pour que l’évidence s’impose. Bruxelles entend jouer la carte de la gastronomie en organisant un festival dans le Bois de la Cambre, un écrin de verdure aux faux airs de parc de public school britannique, réunissant une trentaine de chefs. Le mariage est tombé sous le sens : pour accompagner les meilleurs mets, il faut les meilleurs nectars. Bordeaux compte là un certain nombre d’arguments. Pour la petite histoire, c’est Stephan Delaux, adjoint au Tourisme et président de l’office du tourisme, qui a évoqué l’idée d’accoler Drink Bordeaux à Eat Brussels. L’idée a fait l’unanimité.
Le troisième marché
Plus prosaïquement, Bruxelles est une place forte dans l’exportation des vins de Bordeaux. C’est même son troisième marché. Et les liens entre le Bordelais et les ressortissants du plat pays sont denses et anciens ; ils ont longtemps été la première nation propriétaire de châteaux dans le vignoble girondin. Ils viennent d’être dépassés par les Chinois. « Le quart nord-ouest de l’Europe représente la moitié des ventes de vins de Bordeaux dans le monde », explique Christophe Château, du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB). « Ce mariage est un geste fort car nous avons senti que nos partenaires belges se sentaient délaissés quand le marché chinois s’est envolé ».
Un clin d’œil appuyé, qui tombe d’autant mieux que début septembre, comme en France, en Belgique c’est la période des Foires aux vins.
Savoir-faire
Le concept est savamment rodé lors des précédentes fêtes du vin. On y retrouve les mêmes ingrédients. L’esprit d’abord : le vin se déguste, pas question d’en faire un ersatz des fêtes de la bière à Munich. Et puis, le vin est une culture livrée en partage. Une soixantaine de professionnels (viticulteurs et négociants) sont de la fête, ils viennent au contact du public belge et parlent de « leur » produit. « Le contact direct, l’échange, et la passion de ceux qui font le vin restent la meilleure clé pour la découverte », poursuit Christophe Château.
500 châteaux et marques seront représentés. Une opération importante pour le renommée des vins de Bordeaux, qui demeure un véritable tour de force alors que les vendanges pour le rouge sont sur le point de démarrer en Gironde – les récoltes de blancs ont déjà commencé, mais cela ne représente que 10% du vignoble.
La filière mobilisée
Toute la filière s’est mobilisée et s’est appropriée ces manifestations dont l’intérêt est évident. Tout comme le savoir-faire. On retrouvera peu ou prou le même concept, à Bruxelles comme à Bordeaux : un pass dégustation qui permet de partir à la découverte des différentes familles. Les Belges auront 7 pavillons à leur disposition (Bordeaux et Bordeaux supérieur, Côtes de Bordeaux, Médoc et Graves, Saint-Emilion-Pomerol-Fronsac, Sweet Bordeaux, Crémants de Bordeaux, Blancs secs et rosés de Bordeaux). L’Ecole du vin est bien évidemment de la partie. Elle va donner des ateliers qui proposent une approche ludique (accords mets & vins, dégustations…)
Les formateurs pourront aussi bien s’exprimer en flamand que dans la langue de Molière, ce qui compte en Belgique. « Une fois mordu, le public reste notre meilleur ambassadeur », note Christophe Château. Des ambassadeurs du monde viticole, mais pas uniquement, feront le déplacement en Belgique. Dernière ligne droite pour l’organisation de cette première : les allers-retours entre les deux villes se sont multipliés ces dernières semaines. « Eat ! Brussels Drink ! Bordeaux » devient un nouveau levier de rayonnement de la marque Bordeaux sur la planète.
Xavier Sota pour Sud-Ouest
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