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Le champagne « exotique » des Coteaux vitryats

Ci-dessus : œnologues et chefs de caves de grandes maisons champenoises ont dégusté les vins clairs 2016 des coteaux vitryats (chardonnay, 12 parcelles sur 9 villages).

Auteur

Thierry
Perardelle

Date

09.02.2017

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Sur 480 ha en pleine renaissance, le vignoble des Coteaux vitryats conforte sa typicité champenoise. Ces terroirs de craie et marnes livrent un chardonnay aux notes exotiques, appréciées aussi des grandes maisons.

Autour de Vitry-le-François (Marne) vivent 15 villages au chardonnay courtisé. « Nous ne représentons que 1,4% de l’AOC Champagne. Une tête d’épingle », relativise Bertrand Trépo, président de l’Association de Promotion du Champagne et des Coteaux Vitryats (APCCV). N’empêche qu’ils étaient encore nombreux, chefs de caves et œnologues de toute l’AOC, venus déguster les vins clairs 2016. Une palette de 12 parcelles sur 9 villages, dont Bassuet, Couvrot, Saint-Lumier-en-Champagne ou Vanault-le-Chatel, qui confirmera les atouts du cépage blanc. Représentant les Maisons Lanson, Gosset, Abelé, Jacquart, Collet, J. de Telmont, Ruinart, Devaux ou Feuillatte, les professionnels auront rappelé leur intérêt pour ces raisins et vins.

Nuances de craie

Sur ces terroirs de craie plus ou moins enrichis de marnes, on retrouve – liste non exhaustive, c’est plus compliqué que ça – l’élégance du chardonnay, un milieu de bouche plutôt dense, des notes expressives sur les agrumes (citron, pamplemousse, mandarine…) et de typiques touches exotiques (ananas, fruits de la passion, kiwi, mangue…) Les 480 ha posés sur craie du turonien révèlent deux nuances qui joueront sur les vins : craie blanche dans les hauteurs (coccolithes, calcaire à 70%) et plus marneuse sur les bas coteaux. Tant de liens entre sous-sols, cépage et vins que les récoltants-manipulants ou coopérateurs valorisent (Baffard-Ortillon, L’Hoste père & fils, Bertrand Lapie, Bernard Lonclas, H.Baty, JS Briche…)

Des premiers crus un jour ?

Deux dossiers sont suivis par les vignerons. La révision de l’aire d’appellation Champagne, qui verra peut-être de nouvelles communes du Vitryat intégrer l’AOC. Rien n’est acté, nous en saurons plus en 2018. Syndicat et acteurs locaux réfléchissent également à la demande de classement, en premier cru, de communes historiques (Vitry-en-Perthois, Bassuet, Saint-Lumier-en-Champagne et Bassu). Dossier brûlant…

Personne n’oublie non plus l’année 2016 et cette météo durant laquelle « un excès suivait un autre », résume Bertrand Trépo. Déficit de soleil au printemps, gelée, pluie, pic de chaleur en août… Si les coteaux vitryats savourent de s’en être bien sortis, les vignerons pensent aux autres confrères, notamment de l’Aube, qui ont particulièrement souffert.

Fête en juillet et vitrine au lac du Der

Le moral est bon. Les vignerons renouvellent dimanche 2 juillet 2017, à Bassuet, leur rendez-vous grand public « Bulles et belles histoires du champagne vitryat » avec animations et caves ouvertes. Nous retrouverons également la bouteille collective Bulles Der. « Mais il faut un véritable écrin, ce sera notre boutique à Giffaumont-Champaubert », annonce Bertrand Trépo. C’est-à-dire au pied du lac du Der, qui attire plus d’un million de visiteurs chaque année. Les vignerons loueront une cellule commerciale qui, si tout va bien, verra le jour en 2018 et sera la vitrine des bulles locales. « Nous serions ainsi coincés entre deux pôles touristiques, au sud le lac du Der, au nord le futur parc médiéval de Sainte-Ménehould en Argonne, qui cible 350 000 visiteurs/an ». Ça aussi, c’est bon pour le moral.

www.coteauxvitryats.fr

Ci-dessous : Les vignerons dynamisent leur secteur. Comme ici lors de la Saint-Vincent, en attendant la fête grand public du 2 juillet 2017.