Lundi 23 Décembre 2024
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26.06.2015
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C’est la marque de champagne qui monte, qui monte. Ou plutôt qui accélère. Présente pour la première fois à Vinexpo, la semaine dernière, Jeeper a pu mesurer sa cote grandissante de popularité. Le fruit d’un positionnement très bien étudié.
« Jeeper ». Voilà une marque pour le moins surprenante, et qui dénote avec les codes habituels du champagne. Une marque toute jeune, puisqu’elle a été « relancée » l’année dernière par Myriam et Nicolas Dubois. Relancée ? Exactement. Après la Seconde Guerre mondiale, Armand Goutorbe revient du front dans sa Champagne natale avec un handicap. Lui qui a combattu au côté de soldats américains, arpente désormais le vignoble au volant d’une Jeep Willys. Un signe distinctif qui lui vaut une petite réputation et l’incite, pour se démarquer des autres Goutorbe de la région, à baptiser « Jeeper » sa propre marque de champagne.
En 2009, Myriam et Nicolas Dubois rachètent la marque « Jeeper » avec l’idée de faire grandir une marque à forte identité. Ils sont alors à la tête du groupe Pressoirs de France, qui inclut notamment la maison familiale François Dubois. Après avoir connu quelques déboires en 2012-2013, rattrapés par l’entrée au capital de l’industriel Michel Reybier (Cos d’Estournel), Myriam et Nicolas parient fortement sur le succès de « Jeeper ». Ils créent une bouteille d’une forme singulière, trapue, un peu vintage, facile à ranger (une bouteille a la taille d’une demi-bouteille, etc.), et agencent une gamme cohérente, resserrée autour de six cuvées. Quatre sont aujourd’hui commercialisées, les deux autres patientent encore dans les chais. Chacune obéit à un « code couleur » et à un positionnement très bien pensé.
Quatre cuvées bien ciblées
Ainsi, le Grand Assemblage (couleur amande) se veut une « photographie de la carte de la Champagne », en réunissant des raisins issus de 37 communes différentes. Un champagne de plaisir (60% chardonnay, 25% pinot noir, 15% pinot meunier) marqué par une bulle fine, une belle souplesse en bouche, beaucoup d’équilibre. 6 grammes de dosage. Prix indicatif 30 €.
La Grande Réserve (couleur jaune) est un 100% chardonnay, cépage de prédilection de la maison. Une sélection drastique de 11 crus. Robe cristalline, fleurs blanches, légères notes briochées et d’abricot frais au nez. En bouche, de la vivacité, une texture crémeuse, une finale citronnée. 40% de vin de réserve, vinification en fût, 6 grammes de dosage. Prix indicatif 35 € (fortement décliné en magnum).
La Cuvée Naturelle (couleur blanche), un extra-brut dosé à 2 grammes et produit en agriculture biologique, est une cuvée « spéciale » qui n’est pas produite tous les ans (à hauteur de 5000 bouteilles en moyenne, sur les 500 000 expédiées par Jeeper). 70% pinot noir, 30% chardonnay : couleur d’un jaune soutenu, des notes de pèche jaune, de mirabelle, de foin coupé, une bouche juteuse, gourmande, un peu toastée, très enveloppante. De la puissance et de la structure. Prix indicatif 45 €.
Le Grand Rosé, que nous avions chroniqué dans notre hors-série champagne de décembre dernier, est un assemblage 90% chardonnay, 10% pinot noir, incluant du vin rouge à hauteur de 8%. Couleur d’un rose tendre, légèrement fané. Nez délicat de panier de cerises, de fleurs fraîches, d’orange sanguine, de rhubarbe. En bouche, c’est très net, onctueux, avec une légère amertume en finale. Prix indicatif 40 €. Plus d’info sur toutes ces cuvées sur le site officiel.
Développer l’export
Deux autres cuvées – un premier cru et un grand cru, couleur rouge et grise – attendent leur heure, bichonnées par la chef de cave Marie-Luce Thiery. « Elles sortiront quand elles seront à leur stade optimal », précise Myriam Dubois. Présente pour la première fois à Vinexpo, la semaine dernière, la jeune marque ne veut pas brûler les étapes. Outre sa gamme cohérente et son packaging soigné jusque dans la présentation des caisses de 6, Jeeper peaufine sa commercialisation, qui vise essentiellement une distribution de qualité en CHR (la marque François Dubois cible, elle, la grande ditribution) et entend bien développer l’export. « Le ressenti est plutôt bon sur ce premier salon », sourit Myriam. « On sent une vraie curiosité pour la marque, beaucoup de nationalités, avec un fort intérêt d’Amérique du Sud, d’Asie… et des Etats-Unis bien sûr ». La Jeep y serait-elle pour quelque chose ?
Mathieu Doumenge
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