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[Champagne Tasting] La 5e génération en route au domaine André Robert

A la suite de son père Bertrand, Claire est la 5e génération au domaine André Robert. «Notre objectif est de poursuivre ses choix audacieux pour des champagnes à forte personnalité »

Auteur

Joëlle
W. Boisson

Date

31.03.2017

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Succession en cours dans la célèbre Côte des blancs. Le champagne André Robert, pépite au Mesnil, poursuit en mains familiales. Claire et son époux Jean-Baptiste ont abandonné des carrières citadines pour une vie de néo-vignerons.

Ils sont jeunes, ils sont beaux, et préparent en douceur la transition du Champagne André Robert, un domaine rare de 14 ha dans la célèbre Côte des blancs. L’année dernière, Claire Robert a rejoint son père Bertrand sur l’exploitation, accompagnée de mari Jean-Baptiste, poursuivant ainsi une histoire familiale démarrée dans les années 30.

Le parcours avait pourtant démarré bien autrement pour cette spécialiste du commerce et du marketing (Danone, Kraft Foods) et son époux Jean-Baptiste. « Mes parents nous ont toujours laissés libres de nos choix et de faire autre chose, moi et mes deux frères, commente Claire. Mais pendant tout ce temps, il y avait quelque chose dans ma tête ». Une petite voix grandissante au point de devenir une évidence et d’entraîner un changement de vie pour toute la famille.

Comment son époux Jean-Baptiste, jeune directeur des achats dans une société d’équipements industriels, a-t-il vécu la conversion ? « Je suis passé d’un statut cadre devant l’ordinateur à un métier agricole dehors dans les vignes, c’est rude !, s’amuse le jeune homme avant de continuer : je n’ai jamais eu le moindre doute d’avoir fait le bon choix. Dans mon précédent métier, j’endossais un costume, au propre comme au figuré. Aujourd’hui, je suis partie prenante d’un projet familial de création dans lequel je suis impliqué à tous les niveaux. »

Le terroir, la vinification, le temps

La transition se réalise en douceur, Bertrand reste au gouvernail le temps qu’il faudra. « Mon père a fait des choix audacieux qui se traduisent dans des vins à forte personnalité, analyse Claire. Notre objectif est de poursuivre entièrement sur cette voie de champagnes d’auteurs ».

Ce parti-pris s’appuie sur trois valeurs cardinales. Le terroir tout d’abord, et ce serait folie d’en être autrement quand on possède 6,5 ha au Mesnil s/Oger, un des plus beaux finages de la Côte des blancs que toute la Champagne envie. « On est marié avec la Nature, on la rencontre, on la respecte », résume sobrement Bertrand. « Il y a une multitude de parcelles qui sont autant d’individualités, c’est un peu comme si on travaillait un jardin » illustre Claire.

L’individualisation se poursuit à la vinification : petites cuves inox mais aussi un parc d’une centaine de barriques où certains vins passeront 7 mois après la vendange. Attention ! Le but n’est pas de marquer les vins mais plutôt de les laisser respirer, les nourrir des lies par batonnage, et continuer à laisser s’exprimer les individualités. « Chaque fût, c’est comme une touche du clavier d’un piano qu’on met en musique au moment des assemblages », image de nouveau Claire.

Enfin, la troisième valeur cardinale, c’est le temps, avec des choix de vinification (« non malo », tirage en bouteille en juin alors que la législation le permet dès janvier, etc.) qui se traduisent par des temps d’élaboration très longs. Il n’est pas rare qu’une bouteille de champagne André Robert ait 4, 5, 6 ans et plus d’élevage lorsqu’elle est commercialisée.

« Terre de Vins » aime…

Pauline (20 €) :
un étonnant assemblage de pinot meunier majoritaire (60 %) et de chardonnay. Le nez pointe la pomme golden bien mûre et la coque de noix, mais en bouche le chardonnay est le plus fort, et le terroir crayeux du Mesnil imprime sa marque saline.

Les jardins (24,50 €) : En référence aux parcelles travaillées comme un jardin, Claire a récemment revu le nom et l’habillage de cette cuvée qui compose la carte d’identité du domaine. Les vins travaillés sur lie en fût (30 %) y apportent certainement de la densité, mais c’est quand même l’archétype des grands blancs de blancs du Mesnil, purs, droits et limpides comme une sculpture sur glace.

Terres du Mesnil 2009 (34 €), le chouchou de Claire. « Mon grand plaisir, ce sont ces voyages dans le temps, vieux millésimes que l’on ressort sur des dosages millimétrés. » Ici la carte postale d’un été chaud qui s’exprime par des agrumes confits et le soyeux d’un vin à maturité.

Retrouvez ces vignerons le samedi 13 mai 2017 au Pavillon Cambon (Paris Ier arrdt). Réservez vos places ci-dessous dès à présent !