Lundi 23 Décembre 2024
Photo © F. Hermine
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21.09.2015
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Les deux maisons sont discrètes. Delamotte et Salon, dans le même groupe Laurent Perrier depuis 1988, partagent le même président, Didier Depond (depuis 1997), le même chef de cave, Michel Fauconnet, œnologue du groupe, et surtout le même amour du chardonnay.
« Cette année peut donner une belle matière première à millésime mais rien n’est encore décidé, reconnaît Didier Depond, le président des champagnes Salon et Delamotte. Les raisins sont beaux mais nous manquerons sans doute de jus ». Les deux maisons sont les reines du chardonnay, uniquement en grands crus, en particulier du côté de Mesnil s/ Oger dans la Côte des Blancs où leurs vignes sont voisines. Elles possèdent 33 ha de vignes en propre sur un total de 180 d’approvisionnement appartenant à une cinquantaine de vignerons. Un terroir calcaire qui demandent souvent à être attendu. Salon et Delamotte représentent une production de 800 000 bouteilles par an mais, même avec les chiffres, le président Didier Depond ne souhaite pas détailler la part de chacune, avouant juste du bout des lèvres que Delamotte, l’une des plus anciennes maisons de Champagne (fondée en 1760), représente la majeure partie de la production.
Un vieillissement minimum de 10 ans
Et pour cause, Salon, à contrepied de l’assemblage traditionnel champenois, ne fait pas de Brut Sans Année, uniquement des cuvées S millésimées quand la vendange de l’année se prête au vieillissement, seulement 37 fois lors du XXème siècle, à partir de 1905. Après 1988, 1990, 1995, 1996, 1997, 1999 vient de sortir 2002. « Le champagne est fait pour vieillir, estime Didier Depond. Salon en est le meilleur exemple avec un vieillissement minimum de 10 ans, sans bois pour laisser s’exprimer le chardonnay ». Et quand l’année n’est pas assez belle pour Salon, les raisins vont dans le Delamotte. Il complète le Delamotte Brut avec 35% de pinot noir, 10% de pinot meunier ou le Blanc de Blancs élevé plus de 48 mois sur lies.
Delamotte Blanc de Blancs 2007 : Enjôleur et tout en fraîcheur, au beau potentiel de garde. Dosé à moins de 6g. Des arômes de fleurs blanches et jasmin et une touche d’agrumes sur des bulles vives. Sur une salade de langoustines, un vieux parmesan ou une tarte aux poires. (prix ind. 52 €)
Salon 1997 : Très féminin et élégant après un 96 plus masculin. Un nez floral (jasmin, chèvrefeuille) sur des arômes d’agrumes et de brioche au beurre frais, légèrement salins. Avec un homard ou un risotto au foie gras. (env. 290-300 €)
Salon 2002 : Des arômes légèrement miellés et citronnés sur l’aubépine, le chèvrefeuille et la brioche fraiche. Sur une poularde de Bresse ou un bar en croûte de sel. (prix ind. 350 €)
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