[EURO 2016] Château La Connivence : la beauté du geste

A l’occasion de l’Euro 2016, coup de projecteur sur les personnalités du foot qui ont aussi un pied dans le vin. Aujourd’hui, Johan Micoud et Matthieu Chalmé au château La Connivence, à Pomerol.

Ceux qui ont vu jouer Johan Micoud, à Bordeaux, au Werder Brême ou en équipe de France, se souviennent d’un véritable meneur de jeu, un numéro 10 élégant balle au pied. Un esthète des terrains. Depuis sa retraite sportive, il privilégie les projets collectifs et ambitieux : un label de musique, un restaurant à Bordeaux, et… le château La Connivence, un vin créé de toutes pièces, né d’une rencontre avec Alexandre de Malet Roquefort (Château La Gaffelière, 1er Grand cru classé de Saint-Emilion). Le tandem entraine deux autres associés, dont le footballeur Matthieu Chalmé, dans cette folle aventure : produire un grand vin de Pomerol, à partir d’une parcelle minutieusement choisie de 1, 5 hectare. « J’ai toujours eu le goût des bonnes choses, et j’avais dans la tête de produire, un jour, mon propre vin, explique Johan Micoud. La rencontre avec Alexandre a été déterminante. Il voulait, comme moi, signer un vin rare, exclusif, à partir d’un grand terroir ».

Il faudra un an de recherche pour trouver le lieu convoité, fait de graves grasses, de graves fines et de sable argileux. Le socle idéal pour signer « un vin élégant, racé, hors mode. De la haute couture, précise Alexandre de Malet Roquefort. Tout est travaillé au cheval ou à la main, avec patience et attention ». Produit depuis 2008 à hauteur de 2500 bouteilles par an maximum (autant pour le second vin, la Belle Connivence), ce superbe pomerol, tout en cachemire et en sensualité, s’adresse avant tout aux grands amateurs et aux tables étoilées. Si Alexandre de Malet Roquefort, appuyé par l’œnologue Claude Gros, pilote la partie technique, Johan Micoud est très impliqué : « Johan pose les bonnes questions et a beaucoup d’idées. Il sait où il va », souligne l’homme de La Gaffelière. L’ancien champion confirme : « dans l’après-foot, j’ai toujours privilégié les projets collectifs, qui visent l’excellence, qui obligent à se dépasser. A cet égard, je suis comblé. Je découvre jour après jour toute la richesse du monde du vin, c’est une grande source de découverte et d’émotions ». Petit à petit, La Connivence consolide sa réputation (notamment à l’étranger), tout en cultivant sa discrétion. Un peu à l’image d’un certain Johan Micoud, lorsqu’il arpentait les terrains.

Cet article est extrait du sujet Tribu « Foot et Vin » publié dans « Terre de Vins » n°29 (mai-juin 2014). Suivez ce lien pour commander le numéro ou vous abonner.