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[Languedoc Week] Clairette du Languedoc : 1 cépage, 3 terroirs, 4 vinifs

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

14.04.2016

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Uniquement en blanc, sec mais surtout moelleux, l’appellation languedocienne au nord de l’Hérault a l’avantage de porter le nom de son cépage unique mais reste méconnue…

« La clairette du Languedoc est la plus petite appellation languedocienne, 90 ha entre Pezenas et Clermont-L’Hérault mais aussi la plus vieille, le VDQS date de 1943, l’AOC de 1948 » annonce fièrement Charles-Walter Pacaud du domaine de la Croix Chaptal. Pas la plus connue sans doute mais au petit nom sympathique, celui de son cépage que l’on retrouve dans la clairette de Bellegarde, également languedocienne, et la clairette de Die dans la Drôme, en général en assemblage en Châteauneuf-du-Pape, dans quelques appellations de Provence, dans des vins de Catalogne et d’Afrique du sud. Un seul cépage, la clairette blanche à petits grains, mais quatre vinifications : en blanc sec, en moelleux, en rancio sec ou en vin de liqueur et sur trois terroirs de la moyenne vallée de l’Hérault, schistes, villafranchiens et marnes. « C’est un cépage qui fait peur aux vignerons, avoue Charles-Walter car il a peu d’acidité et paradoxalement un PH plutôt bas. En fait, il est sous tendu par la minéralité et une jolie amertume ».

Le vin de Francois Ier… et du Noilly Prat

Quatre coopératives, quatre domaines, bientôt six, et deux négociants en produisent environ 500 000 cols par an à 60% moelleux (avec 30 à 45 g de sucres résiduels). « Au Moyen-Age, la clairette s’appelait le picardan doux et se consommait plutôt en moelleux, rappelle Jean Renaud, directeur de la cave d’Adissan et président de l’appellation. C’est le vin que buvaient Louis XI et Francois Ier au retour de la chasse ». Au XXème, la clairette, grâce à une bonne aptitude à l’oxydation, est surtout achetée par l’usine de production de Noilly Prat à Marseillan . « De mémoire d’Anciens, les dernières vendanges en moelleux datent de 1939… Jusqu’à ce qu’on s’y intéresse à nouveau dans les années 90, expliqué Jean Renaud. Entre 1992 et 1998, on recueille des infos auprès des plus vieux vignerons pour retrouver les méthodes de vinification et le gout des clairettes d’antan. Au début des années 2000, on fait les premiers essais en vendangeant 15 jours après les blancs secs des raisins qui doivent monter au moins à 15 degrés d’alcool l’après midi. On baisse alors les températures pour arrêter la fermentation, on filtre les levures pour ne garder que le sucre des baies, et le tour est joué ». Une autre méthode consiste à vendanger à des degrés plus importants des raisins botrytisés pour produire des rancios moelleux. L’appellation n’a pas voulu choisir et a reparti les différentes formules entre les producteurs pour être sûre dé toutes les garder dans le cahier des charges à la réécriture des décrets en 2009 : le rancio sec à Adissan, le vin de liqueur aux Vignerons de Cabrières, le rancio moelleux à La Croix Chaptal… Ces trois vins ne représentent que quelques pour-cents des volumes mais les traditions sont sauves.

Notre sélection :

– Blanc sec du Mas de Valbrune 2013 cuvée Praelude : Des arômes de pommes, fruits blancs, des notes de fenouil et d’écorces de citron. Minéral avec une belle amertume (7, 20€)
– Blanc sec du Domaine de La Croix Chaptal 2013 : Des notes minérales, de fruits blancs et d’oranges amères.Vinifié pour 30% en barriques (10€)
– Blanc sec cuvée Vinus Paul Mas 2014 : Des arômes de fruits blancs, fleurs fraîches, fenouil, un peu de gras sur une belle amertume d’agrumes (8, 60€)
– Moelleux des Coteaux de Cabrières cuvée Fulcrand Cabanon 2015 : Des arômes de pommes, pêche, coing, agrumes, à fraîcheur onctueuse (6€)
– Moelleux d’Adissan 2014 : Avec jus de goutte et de première presse. Des arômes de pommes au four, de pêche et de miel (4, 80€)
– Rancio moelleux du Domaine de La Croix Chaptal Vendanges de novembre 2010 : Raisins botrytisés vinifiés en fûts de plusieurs vins (68g de sucres résiduels). Des arômes de pommes tapées, de coing, d’abricots secs, des notes de miel et de noix fraîche (15€)

Ci-dessous : Charles-Walter Pacaud (La Croix Chaptal) et Jean Renaud (Cave d’Adissan)

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