Lundi 23 Décembre 2024
Photo Archive Sud-Ouest
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12.04.2016
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Les consommateurs apprécieraient de prime abord les vins dits « issus du réchauffement climatique », plus puissants et alcoolisés, mais s’en lasseraient vite et seraient moins enclins à les acheter, selon une étude de l’Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV) de Bordeaux.
L’étude, qui sera présentée mercredi à « ClimWine », symposium international sur l’impact du changement climatique sur la vigne et les stratégies d’adaptation, qui se tient à l’université Bordeaux Sciences Agro, visait à cerner quels « vins de demain » les consommateurs d’aujourd’hui pourraient aimer.
Elle a été menée auprès de 184 personnes, sur un panel de rouges de Bordeaux, certains présentant les caractéristiques présumées d’un vin ayant subi l’impact du réchauffement climatique – plus puissant, plus alcoolisé, forte concentration aromatique – et d’autres des caractéristiques plus « traditionnelles », a expliqué à l’AFP le responsable de l’étude Éric Giraud-Héraud, économiste à l’ISVV.
L’étude a été menée auprès de consommateurs réguliers de vin rouge qui testaient les vins à l’aveugle en plusieurs fois, chez eux ou à l’ISVV. A l’issue de l’étude, ils avaient la possibilité d’acheter l’un des vins testés.
Résultat : les vins présentant les caractéristiques du réchauffement climatique séduisent davantage à la première dégustation, sont les mieux notés, mais leur attrait est moindre aux dégustations suivantes, et le « consentement à payer » est relativement faible.
« On suspecte un changement d’habitude et de goûts de la part des consommateurs » par rapport à il y a quelques années, estiment M. Giraud-Héraud et un co-auteur argentin de l’étude, Alejandro Fuentes Espinoza. « Il y aurait une tendance à rechercher des vins moins puissants », alors que les vins du réchauffement climatique le sont davantage, ajoutent-ils, soulignant que l’étude reste à approfondir.
ClimWine réunit depuis lundi 150 chercheurs d’une vingtaine de nationalités autour de l’impact du réchauffement climatique sur la viticulture : qualité du vin, évolution des techniques, cépages, etc. Le symposium a notamment entendu que si toutes les régions viticoles du monde sont affectées par le réchauffement, les effets et les moyens d’y remédier diffèrent fortement.
« La viticulture en Argentine se fait dans des zones désertiques », où l’irrigation est depuis longtemps une obligation, « alors qu’en Europe, on débat beaucoup dessus », explique par exemple Hernan Ojeda, économiste chilien à l’INRA Montpellier.
« En Argentine, on développe aussi la ‘plantation nomade’: les vignes sont plantées de plus en plus en altitude, pour rester à une température supportable. »
Mais dans toutes les régions, la sélection génétique des cépages les plus résistants à la sécheresse est un enjeu, souligne Kees Van Leeuwen professeur de viticulture à Bordeaux Sciences Agro.
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