Samedi 21 Décembre 2024
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24.01.2018
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La profession du Cognac s’est dotée d’une réglementation qui va mettre un terme à la possibilité d’utiliser dans ce vignoble des autorisations de replantation venues d’autres régions de France, une faille juridique dénoncée régulièrement par les producteurs.
Le Cognac est une zone d’appellation géographique en tant que spiritueux mais pas ses vignobles, et des viticulteurs profitaient de cette distinction pour acheter à moindre prix dans d’autres régions de France des vignes dont ils procédaient à l’arrachage. Ils obtenaient ainsi des droits de replantation qu’ils utilisaient sur des terrains de la zone Cognac, à très forte valeur ajoutée.
Face aux protestations de la filière, l’Union européenne a modifié l’an dernier sa réglementation afin de permettre aux vignobles qui le souhaitent d’obtenir, pour les replantations, les mêmes protections que celles dont bénéficient ceux sous appellation d’origine protégée (AOP).
C’est ce que vient de demander le Conseil de bassin viticole Charentes-Cognac, a annoncé mercredi dans un communiqué cet organisme qui rassemble des représentants des pouvoirs publics et de la filière.
Dès la publication d’ici le 1er mars d’un arrêté ministériel, arrachage et replantage de vignobles destinés à produire du Cognac devront donc répondre à un cahier des charges, à commencer par le fait d’avoir lieu uniquement dans la zone Cognac (Charente et Charente-Maritime pour l’essentiel), d’utiliser les bons cépages, la bonne densité de plantation… La même procédure s’appliquera aussi pour l’appellation Pineau des Charentes.
Les viticulteurs de Cognac avaient dénoncé l’an dernier les « vautours » de la « dérégulation » accusés de détourner le système des autorisations de plantation dans leur vignoble et de « déstabiliser » l’équilibre de leur filière.
Car cette filière est en pleine croissance, le Cognac, vendant à l’étranger la quasi-totalité de sa production, revendique, avec plus de 3 milliards d’euros, le titre de premier exportateur de Nouvelle-Aquitaine.
Pour accompagner cette croissance, le Conseil de bassin a d’ailleurs autorisé pour cette année 2.016 ha de plantations nouvelles, dont les trois quarts pour le Cognac, le reste essentiellement pour les vins sans indication géographique (VSIG). En 2017, le Conseil avait limité à 800 ha ces autorisations.
Cette croissance reste cependant « limitée » pour le Conseil « afin d’éviter les risques d’offre excédentaire et de dépréciation de ces appellations », explique-t-il dans son communiqué.
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