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Consommation de vin bio : les indicateurs sont au vert

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

02.02.2018

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Forcément dans les allées de Millésime Bio cette semaine à Montpellier, on ne parlait que vins bios. Mais qu’en est-il dans les magasins ? Quelques éléments de réponse suite à une étude d’Agrex Consulting.

Si la vente directe reste le circuit de prédilection (plus de 40% des ventes, plus de deux fois plus que la grande distribution), magasins spécialisés et cavistes suivent la tendance même si la moyenne des vins bios consommés dans l’année ne dépasse pas 2 litres par an en moyenne, un peu plus à Paris, et près de 5% de la consommation globale de vins. Selon l’étude Agrex Consulting réalisée dans des points de vente de Paris et Toulouse, on enregistre 35 références en moyenne en magasin, plus d’une cinquantaine dans les magasins bios chaînés, beaucoup moins (une vingtaine) chez les bios indépendants et chez les cavistes chaînés. « La progression de l’offre suit celle des ventes » reconnaît Natur’Concept. « La largeur de la gamme augmente pour répondre à l’attente des clients; cela conforte la progression des ventes d’au moins 5% par an » estime Naturalia.

Plutôt tranquille, rouge et languedocien

On boit davantage bio à Paris qu’à Toulouse et plutôt des vins tranquilles, peu d’effervescents. Mais surtout l’amateur de bio boit rouge, un phénomène encore plus marqué dans la capitale toulousaine. En tête des régions productrices, le Languedoc-Roussillon, Bordeaux et dans une moindre mesure le Rhône. Pour les blancs, le consommateur s’intéresse d’abord à la Loire avant le Languedoc Roussillon loin devant l’Alsace et en rosé, sans surprise à la Provence, désormais talonnée par le Languedoc Roussillon. Cette dernière région, outre le fait d’être le plus grand basin de production en volume et de bénéficier d’un climat favorable à la viticulture bio, concentre donc les préférences. On retrouve d’ailleurs l’IGP Pays d’Oc en tête des appellations de prédilection des acheteurs de vins bios devant Bordeaux et les Côtes du Rhône et dans le palmarès des vingt premières, on peut constater que six aoc du Languedoc-Roussillon ont été plébiscitées.

Autre prédominance écrasante : le format bouteille 75 cl, accaparant l’offre à 97,5% (contre les deux tiers pour les vins conventionnels), le BIB étant peu présent dans les rayons bios. L’étude constate aussi que près de la moitié de l’offre se situe entre 5 et 15€, les trois quarts en dessous de 15€. Ce qui tend à démontrer que les vins bios affichent un bon rapport qualité prix mais aussi qu’ils peinent à valoriser hormis quelques très grands vins qui ne l’affichent pas forcément sur l’étiquette. On constate également que l’offre de vin bio reste concentrée sur les vins français, les consommateurs étant de plus en plus sensibles au bilan carbone.

Pour le label, la qualité et la santé

Il apparaît, au vu des personnes interrogées en magasins, que les critères de décision diffèrent selon les circuits et entre Paris et Toulouse : dans les magasins bios de la capitale priment la qualité du vin, la quête du sans sulfites et d’un goût supplémentaire ; dans la ville rose, on recherche plutôt le label et les bienfaits du bio, notamment sur la santé. Chez les cavistes, les clients parisiens s’intéressent d’abord au label, à la qualité du vin et à l’avantage santé (sans pesticides), le consommateur toulousain à la qualité, à un produit bon pour la santé et pour celle du vigneron et à une recherche d’authenticité. Pour les gérants de magasins, il semble que les jeunes consommateurs de 18-27 ans s’intéressent de plus en plus aux vins bios en portant les mêmes valeurs. « Ils sont d’abord en quête d’authenticité mais ils vont sans doute évoluer rapidement vers des vins nature et sans sulfites car ils sont plus eco-responsables que leurs parents » commente Benoit Bechet. Directeur d’Agrex Consulting. « Nous avons de moins en moins de clients réfractaires au bio, au pire des clients qui s’en moquent, reconnaît Stéfanie Doucet, directrice de la boutique du Mas de Saporta. Mais ils sont encore nombreux à penser que le bio est plus cher et il faut beaucoup expliquer, notamment les différences entre bio, biodynamie, nature et sans sulfites ». Un constat que l’on retrouve dans tous les circuits et toutes les régions.