Dimanche 22 Décembre 2024
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23.07.2015
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Extrait de notre escapade Sud-Ouest, « Plus verte la vigne », figurant au sommaire de notre numéro 36 (actuellement dans les kiosques), voici un portrait d’Elian Da Ros, vigneron emblématique des Côtes du Marmandais.
A 3 ans, Elian voulait être paysan ; à 8 ans, vigneron à Cocumont. Et ce fut chose faite en 1997, après des études viti-oeno à Montpellier et cinq ans chez Zind-Humbrecht en Alsace. À la mort de son père, emporté par une leucémie, il s’était promis de revenir faire du vin ici, en bio forcément. Il a fallu d’abord attendre de pouvoir sortir de la coopérative en 1998, commencer à travailler les sols avant de tout passer en bio dès 2000 puis en biodynamie deux ans plus tard. Sa philosophie repose sur « l’intégrité du raisin et l’intégralité de la grappe en bouteille, tout en douceur, sans triturations. Je travaille à la bourguignonne en cuves ouvertes pour obtenir des vins fins et élégants, je presse les assemblages ensemble dès le départ et après, je navigue à vue et au verre avec des élevages sur lies et pas ou peu de soufre ».
Elian Da Ros est le seul à faire des vendanges manuelles en Côtes du Marmandais, dont 95% des volumes relèvent de la cave coopérative. Mais aujourd’hui, il n’est plus le vilain petit canard qui pourrait entraîner les autres à sortir de la coop. Son travail est reconnu et il est devenu un véritable ambassadeur de l’appellation. A la tête de plus d’une vingtaine d’hectares, à 90 % en rouge, il a planté 2, 5 hectares de blancs en sélection massale car « mieux vaut une jeune vigne avec une bonne génétique qu’une vieille vigne avec un clone productif ».
Hormis les classiques cépages bordelais, il s’est fait le chantre du très local abouriou, un cépage rustique qu’il a su joliment dompter par des vinifications semi-carboniques qui lui donnent de petits airs de gamay. On l’appelle d’ailleurs beaujolais par ici sans savoir vraiment pourquoi. Il produit environ 100 000 bouteilles par an. Une taille d’entreprise qui lui permet avec sa compagne Sandrine de garder la main sur tous les postes « pour suivre l’évolution des vins, garder une approche plus sensorielle que technique, y compris jusqu’á la mise en bouteilles, à caler sur le calendrier lunaire pour qu’ils restent stables ».
47250 Cocumont
05 53 20 75 22 ou www.eliandaros.fr
Par Frédérique Hermine. Photos Emmanuel Perrin.
Retrouvez l’intégralité de notre escapade Sud-Ouest « Plus verte la Vigne » dans « Terre de Vins » n°36, actuellement dans les kiosques.
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