Vendredi 27 Décembre 2024
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30.12.2017
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Dans sa nouvelle émission « La Gaule d’Antoine », diffusée depuis le 13 décembre sur Canal+, Antoine de Caunes part à la découverte des régions françaises. Avec le ton ludique et décalé qui est sa marque de fabrique.
A l’occasion de sa première émission consacrée à la Nouvelle Aquitaine, l’ex-Enfant du Rock – qui fit les beaux jours de « Rapido », « EuroTrash », « Nulle Part Ailleurs » et sévit désormais sur les ondes de France Inter avec son rendez-vous quotidien « Popopop » – a fait escale dans le vignoble bordelais et à la Cité du Vin (voir extraits ici), où il a notamment sollicité la rédaction de « Terre de Vins » pour répondre à quelques questions sur les nouveaux chais qui fleurissent à Bordeaux. Retour à l’envoyeur, aujourd’hui c’est Antoine qui répond aux questions.
Comment est née cette nouvelle émission « La Gaule d’Antoine » ?
Très simplement. Nous avions déjà fait une série d’émissions sur les grandes capitales du monde (Tokyo, Londres, Barcelone…) dans laquelle nous voulions montrer les villes en évitant les stéréotypes et les clichés, en débusquant les gens marrants et les idées originales. On s’est naturellement dit qu’il fallait enchaîner avec la France, mais plutôt que de se focaliser sur Paris, on a choisi d’aller vers les nouvelles régions fraichement redécoupées : donc une série de 13 émissions, toujours sur le mode du docutainment, entre ethnologie ludique et déambulation curieuse. En essayant de capter le parfum de ce qui se passe sur place, la gastronomie, la musique, les tendances, en toute liberté en en faisant en sorte qu’aucune émission ne se ressemble.
Pourquoi avoir choisi de commencer par la Nouvelle Aquitaine ?
D’abord parce qu’elle est la plus vaste des nouvelles régions françaises. Ensuite parce qu’elle véhicule cette image immédiatement séduisante d’art de vivre, d’accueil, d’hospitalité. A titre personnel j’ai des attaches à Bordeaux, sur le Bassin d’Arcachon, au Pays Basque, et il était trop tentant de tourner de belles images dans la région en plein été indien. Enfin il y avait un vrai défi à essayer de voir ce qu’il y a de commun entre les Poitevins et les Basques. Bon, j’ai pas vraiment trouvé, mais c’est quand même amusant.
Quelles ont été vos impressions sur Bordeaux et son vignoble ?
J’ai parcouru le vignoble médocain pendant le marathon, et cela a confirmé ce que je pensais déjà : c’est un véritable Jardin d’Eden. Les vignes, les châteaux, les vins grandioses… on est hors du temps et du réel. Quant à Bordeaux c’est une ville magnifique, qui est en plein essor aujourd’hui. La Cité du Vin où nous avons tourné en est un bel exemple.
Et le vin dans tout ça ? Comment s’est faite votre éducation, on buvait du vin dans la famille de Caunes ?
Alors il faut déjà savoir que j’aime beaucoup le vin, mais je me méfie de mes propres goûts depuis que mon épouse m’a révélé que j’avais un « palais inversé » : j’avais adoré un vin qui après coup s’était révélé bouchonné (rires) ! Je n’ai pas vraiment eu d’éducation au vin, bien que ma famille soit originaire du Minervois. Mon père se flattait d’être connaisseur, mais pas tant que ça. J’ai le souvenir d’être allé avec lui, il y a 25 ans, rendre visite à un vigneron de Bourgueil, sur les recommandations de Jean-Pierre Coffe. On avait visité la cave, on avait abondamment dégusté, et mon père, qui était assez orgueilleux, avait refusé de recracher. Je crois que c’est la seule et unique fois que je l’ai vu ivre, mais il avait le vin lyrique ! En fait l’éducation au vin est toujours un travail en cours. Parfois j’ai besoin d’un verre de vin « facile » chaque soir, parfois je recherche uniquement l’émotion d’un vin sublime, et parfois je ne bois pas du tout.
Le vin c’est aussi et surtout le partage ; vous avez des amis avec qui vous vivez ou avez vécu des moments de dégustation particulièrement forts ?
J’ai le souvenir d’un moment exceptionnel chez Pierre Perret, qui est un fou de vin et a une cave impressionnante. Il avait ouvert un château latour 1959 à midi… Là tu fais tout de suite la différence et entrevois ce qu’est un vin sublime, qui dégage une émotion hallucinante. J’ai aussi le grand souvenir d’un château rayas, un vin que j’ai découvert grâce à Gérard Depardieu : c’est un vin qui s’était magnifiquement épanoui une heure après son ouverture, il avait tout, la complexité, la finesse, la matière… Parmi mes amis, José Garcia et François-Xavier Demaison (récemment interviewé par « Terre de Vins », NDLR) sont eux aussi de grands passionnés.
Comment évoluent vos goûts personnels en matière de vin ?
Avant tout, j’aime qu’un vin raconte une histoire et soit en adéquation avec mon humeur du moment. L’été j’aime boire du rosé, bio de préférence. En rouge j’affectionne particulièrement la vallée du Rhône et de plus en plus, la Bourgogne. J’aime les bordeaux très raffinés. Je bois peu de blancs, même si j’adore les rieslings alsaciens et les grands blancs de Loire : j’ai eu la chance il y a quelques années de boire un Silex de Dagueneau en présence du vigneron, dans ces cas-là on s’assoit et on écoute. On ne fait pas que goûter un vin, on ouvre un livre. J’aime rencontrer les vignerons, ce sont des gens passionnés, habités, qui ont toujours beaucoup d’histoires à partager.
Vous qui êtes passé des « Enfants du Rock » à « Popopop », pensez-vous que le vin puisse être rock ou pop ?
Le vin c’est comme tout, c’est ce qu’on en fait. C’est lié au moment, aux circonstances dans lesquelles on le boit. On peut l’associer à ce qu’on veut, ce n’est pas figé dans le coté sérieux, statutaire, patrimonial, cela peut être parfaitement hédoniste, et donc parfaitement pop. Pour autant, dans le monde du rock, j’ai davantage rencontré des pochtrons que des amateurs éclairés. J’ai le souvenir d’un groupe texan, Molly Hatchet, qui étaient venus pour la première fois à Paris, avec leur look de bikers : ils avaient mélangé du rouge et du blanc pour faire du rosé. Des Texans, quoi.
De façon générale, que pensez-vous de la représentation du vin dans les médias français, malgré l’assouplissement de la Loi Evin ?
Je trouve que cela tend à s’améliorer, par exemple l’autre jour j’étais invité dans « C à Vous », on est à table et on boit du vin. Cela passe par des choses comme ça. C’est vrai qu’il y a toujours une ligne fine entre parler du vin et en faire la publicité, mais nous sommes un pays de vin, on ne peut pas occulter ce produit. Mais finalement je n’ai pas un avis très fouillé sur le sujet, car en fait je ne regarde pas la télé (rires). Je préfère boire du vin.
Retrouvez « La Gaule d’Antoine » en diffusion multiple sur Canal+. Prochaine émission consacrée aux Haut de France, le 7 février 2018. Antoine de Caunes est également sur les ondes de France Inter du lundi au vendredi à 16h dans « Popopop ».
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