Lundi 23 Décembre 2024
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25.01.2017
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Un Russe – seul à comparaître – et deux Italiens, soupçonnés d’appartenir à un réseau international ayant confectionné et écoulé de fausses bouteilles du prestigieux domaine bourguignon de la Romanée-Conti, sont jugés depuis mercredi par le tribunal correctionnel de Dijon.
Au coeur de l’affaire, la vente entre 2012 et 2014 de plus de 400 bouteilles portant frauduleusement l’étiquette Romanée-Conti mais aussi, dans une moindre quantité, de crus Musigny du domaine Leroy. Le préjudice est évalué à plus d’1, 5 million d’euros.
« C’est une vraie fraude internationale », un réseau qui « passe par l’Italie et la Russie », décrit Me Marine Cousté, avocate de Romanée-Conti, interrogée par l’AFP.
C’est la première fois que le domaine est victime de ce type d’utilisation frauduleuse de son appellation d’origine contrôlée (AOC), ajoute l’avocate. « Nous faisons la chasse à toutes les contrefaçons : c’est une question d’image. »
Sur une parcelle de moins de deux hectares, le domaine produit chaque année entre 5.000 et 6.000 bouteilles, vendues via un réseau de distributeurs exclusifs à des prix allant de 8.000 à 9.000 euros la bouteille.
« Il y a deux affaires différentes », affirme de son côté Me Julien Dami Le Coz, pour qui son client, le Russe Aleksandr Iugov, n’a jamais été impliqué dans ce réseau. Il compte plaider la relaxe.
Selon une expertise évoquée lors de l’audience, il y aurait bel et bien deux modes de fabrication distincts : les étiquettes frauduleuses « russes », de moins bonne qualité, et les « italiennes », de meilleure facture.
Restés en Italie, les deux négociants en vin Enzio et Nicola Lucca, père et fils, avaient été interpellés par la police italienne en octobre 2013, qui avait retrouvé à leur domicile des emballages similaires à ceux utilisés pour commercialiser les produits contrefaits et des caisses de bois du domaine de la Romanée-Conti.
Les autorités italiennes avaient fini par les relâcher, refusant de les extrader vers la France. Les deux hommes ont depuis été rattrapés par la justice suisse, qui les a condamnés en mars 2015 à 24 mois de prison avec sursis et 5.000 francs suisse d’amende chacun.
Leurs avocats, qui précisent que leurs clients ont aussi été condamnés à indemniser le domaine Romanée-Conti à hauteur d’un million d’euros, estiment qu’il est aujourd’hui impossible de les juger à nouveau pour des faits identiques.
Le procès doit durer jusqu’à vendredi.
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