Dimanche 22 Décembre 2024
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22.12.2015
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Si l’on trouve dans le vignoble du sauvignon, de la syrah et du gamay, Gaillac met l’accent depuis une dizaine d’années sur les cépages autochtones : loin de l’œil, mauzac, ondenc, braucol, duras, prunelart… Des cépages purement Sud-Ouest qui vont avoir une place accrue dans l’appellation.
Les gaillacs misent toujours plus sur leurs cépages locaux. Pour les blancs en AOC dès 1938 avec principalement le loin de l’œil, le mauzac et l’ondenc ; pour les rouges, avec le braucol, le duras, la syrah et dans une moindre mesure le prunelart.
Braucol et duras
« Les plus plantés sont le braucol, le duras et la syrah, résume Cédric Carcenac le jeune président de l’appellation. Mais il y a encore beaucoup de merlot, de gamay et de cabernet, environ 500 ha, et seulement une cinquantaine de prunelart mais nous avons demandé à l’INAO de revoir la répartition des cépages. En rouge, nous voulons passer de 50 à 70% de cépages autochtones avec au moins deux présents mais aussi avec la possibilité d’avoir des monocépages pour faire connaître ces cépages propres à notre région, même si notre tradition reste sur les vins d’assemblage ». Dans les faits, le monocépage, outre d’avoir un intérêt pédagogique, ne donne pas forcément des vins faciles d’accès, notamment avec le prunelart auquel se sont essayés les Plageoles, pionniers en la matière, mais aussi Labarthe, Larroque, Barreau, Salmes, Carcenac… Le vin reste puissant et rustique, les tanins parfois asséchants. Le prochain cahier des charges devrait d’ailleurs limiter le prunelart a 10%. Les rouges offrent des arômes de fruits rouges, de réglisse, de poivron rouge et d’épices (poivre, safran, cumin…), à découvrir sur un cake aux lardons, une salade de gésiers et foies de volaille, une piperade, un fondant au chocolat…
Loin de l’œil et mauzac
En blancs, loin de l’œil, mauzac et muscadelle devraient représenter 50% minimum de l’assemblage. « Pendant longtemps, Gaillac a été une appellation de blancs à 70% ; aujourd’hui, les rouges pèsent 60% des volumes. Loin de l’œil et mauzac représentent déjà à eux-seuls plus des deux tiers de l’encépagement en blanc. Les bulles en perlé et surtout en méthode ancestrale, à base de mauzac, se développe fortement », précise Cédric Carcenac. Sans oublier les doux qui bénéficient depuis 2011 de l’appellation « vendanges Tardives ». Les blancs secs avec leurs arômes de fruits blancs (pomme, poire), d’agrumes et de fleurs blanches, développent des notes légèrement beurrées et toastées quand ils passent en fûts, à marier avec un tourteau, un filet de poisson blanc à l’aneth, un vacherin mont d’Or, un bavarois au pamplemousse…
L’appellation, à 50 km à l’est de Toulouse au nord du Tarn, s’étire le long des deux rives de la rivière. Elle bénéficie de la chaleur méditerranéenne et de l’humidité océanique avec un atout supplémentaire : le vent d’autan. Elle compte 3330 ha, une centaine de caves et trois coopératives, récemment devenues deux entités. Les rouges représentent 10 millions de bouteilles, les blancs secs et « premières côtes » environ 3 millions, les rosés 6, 8 millions et les bulles 2 millions. Des vins accessibles entre 6 et 15 €.
Sélection en rouge et blanc :
– Château de Lacroux Vigne du Baronnet blanc 2014
– Château de Salettes Premières Côtes blanc 2013
– Château de Terride Cuvée du Château blanc 2014 et Ta main sur mon chemin rouge 2014
– L’Enclos des roses Rouge 2010 et Premières Côtes blanc 2011
– Domaine Carcenac Jadis rouge 2012
– Domaine de Brin Pierres blanches blanc 2014 et Vendemia rouge 2014
– Domaine de Labarthe cuvée Guillaume rouge 2012
– Domaine L’Aubarel cuvée L’Aubarel Premières Côtes blanc 2014
– Domaine Mas Pignou Cuvée Mélanie blanc 2013
– Domaine Plageoles Le Duras rouge 2012
– Domaine Rotier Renaissance blanc 2014 et rouge 2012
– Domaine Vayssette cuvée Clémence blanc 2014, cuvée Léa rouge 2012
– L’Enclos des Braves rouge 2012
– Vignobles Jérôme Bezios Château Palvié blanc 2014 et rouge 2014
– Vinovalie Astrolabe blanc 2014
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