Mercredi 25 Décembre 2024
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03.05.2017
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Près d’une semaine après l’épisode de gel, les différents vignobles de Loire dressent un début de bilan. Du Muscadet au Centre Loire, les dégâts sont hétérogènes… Mais frappent une région déjà très durement touchée en 2016.
Muscadet
Dans le Muscadet, le spectre du gel de 91 a resurgi en une nuit, de mercredi 26 à jeudi 27. Il y a 26 ans, deux années de gel consécutives avaient provoqué une crise économique dont le vignoble commence tout juste à émerger.
Même scénario en 2017 ? Le bilan exact ne sera pas dressé avant plusieurs semaines. Les dégâts sont épars et hétérogènes, d’un secteur à l’autre. La zone de Clisson a été durement touchée, les coteaux de la Loire beaucoup moins. « Ce n’est sans doute pas aussi grave que ça, minimise Olivier Martin, vigneron porte-parole de la fédération. Mais c’est vrai que la situation est très préoccupante, car nous avons aussi été touchés en 2016, et les stocks de vin sont très faibles… » Il y a aussi, et c’est encore plus difficile à évaluer, le « coup au moral » sur un vignoble « en pleine renaissance ».
Anjou
En Anjou, le bilan est en cours, mais le Layon, déjà frappé (gel et mildiou) en 2016, et l’appellation Savennières ont particulièrement souffert. Monique Laroche (domaine Roche aux Moines), 40 ans de métier, « n’a jamais vu ça » : au moins 80% de son domaine est dévasté. Et la situation continue de se dégrader, jour après jour : « Dimanche matin, certaines parcelles semblaient épargnées… Mais chaque fois que j’y retourne, c’est pire, les vignes lâchent», décrit Monique, très affectée.
Touraine et Centre
« C’est comme un gars qui se noie, qui fait tout pour s’en sortir, et bam, il reçoit un coup de pelle sur la tête », présente Guillaume Lapaque, le très disert directeur de la fédération des associations viticoles d’Indre-et-Loire et Sarthe (Touraine). Très abattu également, il fait les comptes, après cinq nuits de lutte épique contre le gel, à coup d’hélicos, de bougies, de feux….
A Bourgueil, Chinon, Vouvray, les dégâts sont limités. Mais les vignes d’Azay-le-Rideau – « 2/3 de perdus » – et Amboise, « 50% » ont été particulièrement frappées.
Même à Montlouis, qui a fait appel à une flotte d’hélicoptères – un coût de 500000 à 1 million d’€- pour combattre le gel, 40% du vignoble est détruit. « Le pire ça a été le vendredi 28. Le gel est arrivé plus tôt que prévu, et les hélicos ont été moins efficaces », explique le directeur.
Plus au Nord, le vignoble de Cheverny a souffert. Quant au petit vignoble de l’Orléannais, un des plus anciens de France, il serait pratiquement « rayé » de la carte.
Dans le Centre, « Chateaumeillant est très touché, ainsi qu’une partie de Pouilly-Fumé, les coteaux du Giennois et le Nord de Sancerre », évalue Benoît Roumet, directeur du BIVC. Le bilan détaillé sera livré le 15 mai. « Et on fer les comptes après les vendanges, de toute façon », soupire un vigneron. Une chose est sûre : le gel 2017 «laissera des traces sur le vignoble »
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