Lundi 23 Décembre 2024
Photo Archives Sud-Ouest
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04.02.2016
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Une équipe mixte de l’Inra et de Bordeaux Sciences Agro a remporté lundi le premier appel à projets international privé, doté de 600 000 euros, de la Maison Hennessy pour lutter contre les maladies du bois de la vigne.
Ces maladies qui prennent différentes formes, dont la principale est actuellement l’esca, ou apoplexie de la vigne (elle étouffe les ceps), frappe tous les vignobles de France avec une prédilection pour ceux de Charente où la maison Hennessy produit son cognac.
« La Maison brûle », a estimé lundi son PDG, Bernard Peillon, en annonçant la collaboration de Hennessy pour trois ans avec l’équipe emmenée par le Pr Patrice Rey, qui pilote l’unité mixte de recherche « Santé et Agroécologie de la vigne » de l’Institut national de recherche agronomique (Inra) et de Bordeaux Sciences Agro.
Loin d’être un problème français ou même européen, les « cancers » du bois frappent partout, aussi l’appel à projets lancé par Hennessy a suscité 23 propositions de 13 pays différents ; les dossiers ont été sélectionnés et évalués sous la direction du Maître assembleur de la maison, Yann Fillioux.
Le projet piloté par Patrice Rey, qui s’intéresse à l’influence des facteurs environnementaux et des pratiques culturales, a noué des collaborations avec des unités de recherche d’Autriche, du Chili, de Hongrie, d’Italie, d’Israël, d’Afrique du Sud et de Californie.
Les premières manifestations de dépérissement apparaissent sur les feuilles de la vigne, au mieux au bout de 7 à 8 ans mais le plus souvent après 15 ou 20 ans. « Il est alors trop tard » indique M. Rey. L’arrachage est obligatoire.
M. Rey entend étudier les pratiques culturales et les adapter, notamment la taille des vignobles, pour contrer la maladie. « On veut partir de la plante, étudier les souches de résistance, regarder et comprendre » pour avoir une « vision systémique et globale » et combiner en réponse différents moyens de lutte. « On a besoin d’y voir clair », insiste Patrice Rey.
En 2014, les pertes liées aux maladies du bois se sont traduites par un « manque à produire » de 2, 1 à 3, 4 millions d’hectolitres pour la viticulture française, soit 900 millions à un milliard d’euros.
La recherche publique est fortement mobilisée depuis la fin des années 2000 contre cette menace, qui évoque celle du phylloxera, un puceron qui avait ravagé les vignes du monde entier à la fin du XIXè siècle.
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