Mardi 5 Novembre 2024
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Date
12.03.2014
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Le propriétaire du château Angélus porte plainte contre la journaliste et son éditeur Albin Michel devant le TGI de Paris. Il lui reproche ses accusations infondées, notamment en ce qui concerne le prétendu manque d’impartialité lors du renouvellement du classement de Saint-Emilion 2012.
« Vino business » fait du bruit, beaucoup de bruit. Depuis sa parution, le 26 février dernier, le livre de la journaliste Isabelle Saporta fait jaser. Dernier rebondissement en date : Hubert de Boüard, le propriétaire du célèbre château Angélus (premier grand cru classé A de Saint-Emilion), vivement critiqué dans l’ouvrage, porte plainte pour diffamation publique contre Isabelle Saporta et son éditeur, Albin Michel.
Ce que le propriétaire reproche à l’auteur de « Vino Business » ? De l’accuser de manière infondée d’avoir joué de ses fonctions dans le milieu viticole pour privilégier ses propres intérêts lors du renouvellement du classement de Saint-Emilion en 2012. Dans un communiqué paru aujourd’hui, Hubert de Boüard assure que « Dans le cadre du renouvellement du classement 2012 des crus de l’AOC Saint-Emilion grand cru, toutes les garanties ont été apportées pour assurer son impartialité. » Il affirme que les organismes certificateurs étaient parfaitement « indépendants » et que les membres de la Commission de classement des crus de Saint-Emilion étaient des « personnalités expertes étrangères à ce terroir » à « l’impartialité garantie par une déclaration d’indépendance ». Il ajoute que « les critères d’évaluation et le système de notation figuraient dans le règlement. Ils étaient connus de tous, y compris des candidats ». Et finit en précisant que « le règlement de classement a été homologué par les ministères de l’agriculture et de l’économie, puis publié au journal officiel. » Contacté par nos soins, Hubert de Boüard n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
La maison d’édition Albin Michel a quant à elle réagi dans un communiqué de presse cet après-midi. Elle indique qu’Isabelle Saporta et son éditeur « ont pris acte du dépôt de plainte pour diffamation publique » et « attendent le procès avec sérénité. » Selon l’éditeur, « la parole avait été largement donnée, comme en témoignent les citations dans le livre « Vino Business », à monsieur Hubert de Boüard qui n’ignorait rien de l’enquête contradictoire menée par l’auteure. »
La diffamation publique est définie à l’article 29 alinéa 1 de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 comme « Toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé. » Reste maintenant à voir si la 17ème chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris, compétente en l’espèce, caractérisera ou non la diffamation publique. Affaire à suivre.
Laura Bernaulte
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