Mercredi 25 Décembre 2024
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26.03.2018
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La société créée en 2003 s’est rapidement imposée comme la référence en matière d’enchères de vin. Elle continue de développer son activité qui continue de connaître une forte croissance.
Depuis l’an 2000, la possibilité de réaliser des enchères en ligne a été ouverte en France. Pourtant, lorsqu’Angélique de Lencquesaing, Lionel Cuenca et Cyrille Jomand ont décidé de créer iDealwine en 2000, le pari était loin d’être gagné. Mais ces trois anciens financiers ont crû dès le départ « à la transparence et à la facilité d’accès que représente l’électronique » comme le rappelle Cyrille Jomand. En l’espace de 15 ans, la société a bien grandi. Elle compte aujourd’hui 32 collaborateurs répartis sur 3 bureaux (Paris, Londres et Hong-Kong) et réalise un chiffre d’affaires de 17,8 millions d’euros. Une activité encore largement portée par les enchères en ligne (13,2 millions d’euros en hausse de 19% sur un an) dont elle est devenue le leader européen il y a 3 ans.
Les volumes de bouteilles vendues en témoignent. En 2017, ce sont 111 000 bouteilles (en croissance de 14% sur un an), principalement françaises, qui ont en effet transité par les locaux d’iDealwine, y ont été expertisées avant d’être proposées aux amateurs du monde entier. Car si les Français constituent toujours les plus grands clients du site (63,1% du volume), les acheteurs proviennent désormais de 57 pays différents. Et ce sont eux qui impulsent un véritable dynamisme : +45% s’agissant des autres acheteurs européens et + 28% pour les acheteurs asiatiques. Tout cela n’est pas sans chambouler les équilibres que l’on pouvait constater encore il y a quelques années. Angélique de Lencquesaing explique ainsi que « pour la première fois depuis la création d’iDealwine, Bordeaux a représenté l’an passé moins de 50% des ventes aux enchères, tant en volume (46%) qu’en valeur (47%) ». Et si Petrus, Mouton-Rothschild et Lafite-Rothschild sont encore des valeurs sûres, c’est bien du côté de la Bourgogne que les amateurs et collectionneurs se tournent de plus en plus. Cette région représente désormais 25% des volumes et 33% de la valeur des enchères, portées par des propriétés prestigieuses, domaine de la Romanée-Conti en tête. C’est d’ailleurs lui qui monopolise, cette année encore, le top 10 des bouteilles les plus chères vendues avec notamment une bouteille de Romanée-Conti 2000 adjugée à 17 146€ !
De nouvelles régions à suivre de près
Bordeaux, Bourgogne et vallée du Rhône continuent d’avoir la cote, comme en témoigne l’indice WineDex publié par l’entreprise. En l’espace de 10 ans, le prix moyen des 40 propriétés phares de chacune de ces régions a augmenté respectivement de 135%, 182% et 66%… De quoi laissé rêveur en comparaison des performances des placements financiers classiques. Les grands noms ne déçoivent pas (Coche-Dury, Rayas, Lafite, etc.), tout comme les domaines prestigieux ayant disparu (Henri Jayer, Clair-Daü, Henri Bonneau notamment), dont les bouteilles s’arrachent à prix d’or. Mais, de l’aveu même des fondateurs d’Idealwine, tout cela évolue rapidement, même au sein de ces régions. Dans la vallée du Rhône par exemple, « Cornas est désormais très recherché ». D’autres régions sont également à suivre de près. Parmi elles, le Jura qui était presque absent il y a encore peu et qui voit ses stars Overnoy et Ganevat recherchées dans le monde entier, des Etats-Unis au Japon. La Loire n’est pas en reste et le célèbre Clos Rougeard, racheté il y a quelques mois par Martin Bouygues, voit ses prix s’envoler (Saumur-Champigny le Bourg 1989 adjugé 924€). Les spiritueux rares sont aussi de la partie, surtout lorsqu’ils proviennent de distillerie ayant cessé leur activité. C’est le cas du whisky japonais Kariuzawa dont une bouteille de 33 ans d’âge s’est arraché à 4 693€. Toutes ces enchères record ne doivent toutefois pas faire oublier l’autre pan d’activité d’Idealwine qui est la vente directe de vins sur internet. Avec plus de 400 partenariats passés avec des domaines haut-de-gamme, les amateurs sont de plus en plus nombreux à participer aux ventes organisées tout au long de l’année. L’an passé, ce sont 77 000 cols qui ont ainsi trouvé preneur pour un chiffre d’affaires de 4,5 millions d’euros. Là encore, la croissance est presque insolente (+22% sur un an). Et cela ne semble pas devoir rapidement se tarir. Cyrille Jomand prévient : « ce n’est que le début » !
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