Inquiétudes sur les terroirs de la colline de Corton

Majestueusement bombée et coiffée d’un bois, la colline de Corton est un site emblématique de la Bourgogne. Mais pourrait-il perdre son béret ? C’est l’inquiétude dans le vignoble à l’annonce de la vente imminente du bois de 66 hectares.

Depuis quelques semaines la rumeur d’une vente prochaine du bois de la colline de Corton circule en Bourgogne. Les intentions de l’acheteur, anonyme à cette heure, ne sont pas connues. « Le prix de vente serait 5 fois supérieur à celui du marché. On parle d’un million d’euros. Ce chiffre n’est qu’une hypothèse mais cela pose question sur ce que l’acheteur veut en faire », explique Claude Chevalier, vigneron à Ladoix-Serrigny. La situation n’a pas manqué de provoquer une montée au créneau des élus et des producteurs locaux.

« Nous sommes inquiets » souligne de son côté Louis-Fabrice Latour, PDG de la maison Louis Latour au cours d’une réunion à la mairie d’Aloxe-Corton.

Peut-on imaginer qu’un complexe hôtelier, un vignoble sans indication géographique, ou encore qu’une carrière voie le jour sur le sommet de la colline ? C’est peu probable. Mais pas complétement exclu. Autour de la colline, on craint que l’acheteur ait le bras long…

A l’époque de son rachat du bois, des projets d’exploitation d’une carrière étaient évoqués. La jeune association Paysage de Corton, qui regroupe les producteurs locaux, s’était déjà à l’époque mobilisée.
Cette dernière a clairement mis en évidence l’importance capitale de cette zone boisée dans les spécificités des terroirs de Corton et Corton-Charlemagne, ainsi que son rôle dans la lutte contre l’érosion.

Le bois appartient pour l’heure à Vincent Sauvestre. Sous le coup d’une procédure judiciaire depuis le printemps dernier, enferré dans une affaire de tromperie et de coupage présumé, l’ex PDG de la maison Béjot (Meursault) a dû démissionner. Les différents acteurs locaux souhaitent que les mesures de protection prévues par l’inscription à l’Unesco soient rapidement appliquées.