Vendredi 22 Novembre 2024
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18.03.2013
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Il avait fait la preuve, contre toute attente, que les vins californiens pouvaient battre les vins français : Jim Barrett, vigneron-star de la Napa Valley, vient de décéder à 86 ans aux Etats-Unis.
Son exploit, qui a révolutionné le monde des vins, remonte à 1976. Cette année-là, le caviste britannique Steven Spurrier crée un concours, le « Jugement de Paris », aussi appelé parfois « La dégustation de 1976 », entre vins américains et vins français, alors réputés inégalables.
Le Chardonnay Chateau Montelena millésime 1973, produit par Barrett, gagne dans la catégorie blancs, contre les meilleurs Bourgogne. L’annonce du résultat est un choc. Du côté des vins rouges, c’est un autre Américain qui l’emporte, avec un peu moins d’avance.
Jim Barrett, décédé jeudi, a ainsi largement contribué à donner ses lettres de noblesse à la Napa Valley, jusque-là une simple vallée rurale du nord de la Californie. Il était né en 1926 à Chicago, d’un père immigré irlandais. Puis sa famille s’est installée à Burbank, près de Los Angeles, région où il est devenu plus tard avocat dans l’immobilier. Une profession qui lui a permis de récolter les fonds et le savoir nécessaires pour acquérir, à peine un an avant la date de son millésime gagnant, la grande propriété de Montelena, dans le nord du « Golden State ».
C’est donc sans grande expérience que cet homme inconnu du sérail des vignerons a su battre les plus grandes appellations françaises, alors même que le jury de cette dégustation à l’aveugle comprenait des Français.
Une « revanche » a été organisée en 2006, à l’occasion des 30 ans du « Jugement de Paris », et, à nouveau, ce sont les vins californiens qui ont le plus convaincu les papilles des juges.
Son histoire et celle du concours iconoclaste est racontée dans le film américain « Bottle Shock », sorti en 2008. Aujourd’hui, le fils de Jim, Bo Barrett, est aux manettes du domaine vinicole californien. Interrogé sur ce que son père aimerait laisser comme souvenir, celui-ci a répondu, selon le New York Times : « Que son rêve le plus fou a marché ».
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