Dimanche 22 Décembre 2024
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26.09.2013
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Une vague de révolte se propage depuis ce matin dans toute la filière vin. Elle a été provoquée par une série de mesures proposées par la MILDT (Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie), prévoyant notamment une restriction sévère de la communication autour du vin…
Comme au printemps dernier lors de la polémique autour du projet de « fiscalité comportementale » sur le vin, c’est une fois encore Vin & Société, association représentant depuis 2004 l’ensemble des acteurs de la filière vin, qui a tiré la sonnette d’alarme. Le Plan gouvernemental de lutte contre la drogue et les conduites addictives 2013-2017, échafaudé par la MILDT (Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie) et préfacé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, préconise un ensemble de mesures pour lutter contre les « comportements addictifs » liés, au tabac, aux médicaments, aux drogues et à l’alcool – le vin étant inclus, sans distinction avec les spiritueux. Tout un arsenal juridique, administratif et sanitaire où se cache un article, qui n’a pas manqué de soulever un certain émoi dans toute la filière vin.
Cet article se trouve page 46 du rapport interministériel (téléchargeable ici), et porte sur les « actions pédagogiques sur les dangers de la consommation de substances psychoactives au volant » : ces dangers doivent « être portés à l’attention du public » en « retirant de la liste des activités autorisées par disposition légale la propagande et la publicité en faveur des boissons alcoolisées sur les services de communication en ligne (art. L.3323‐2‐9) ». Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Qu’une telle disposition, si elle venait à déboucher sur une loi, pourrait porter un coup d’arrêt à toute forme de communication autour du vin sur le web, mais pourrait aussi s’étendre à l’information… C’est ce que croit comprendre Vin & Société, qui dans un communiqué massivement déployé ce matin, a identifié les 5 mesures envisagées contre le vin (proposées ou en cours de discussion) :
1 – Interdiction de parler du vin sur Internet
2 – Interdiction de parler positivement du vin dans les médias
3 – Taxation du vin au nom de la santé publique
4 – Radicalisation du message sanitaire
5 – Durcissement des mentions sanitaires sur les étiquettes
Toutes ces mesures sont détaillées sur le site « Ce qui va vraiment saouler les Français », sur lequel Vin & Société appelle à une mobilisation forte de toute la filière pour interpeller François Hollande et Jean-Marc Ayrault, mais aussi tous les élus locaux. Il y va de l’avenir d’un secteur qui, faut-il le rappeler, concentre 500 000 emplois et est le 2ème secteur exportateur de la balance commerciale française. Il convient toutefois de nuancer en précisant que ce rapport de la MILDT est encore loin de se transformer en Loi. Mais la vigilance est de mise, d’autant que la tendance actuelle semble à une cabale contre le monde du vin… Pour preuve, de nombreuses interprofessions (Inter-Rhône, InterLoire, Inter Beaujolais, Vins du Centre-Loire) ont déjà relayé le communiqué de Vin & Société.
« Depuis des mois, nous sentons monter un courant moralisateur qui consiste à interdire et à déresponsabiliser les français, déclare Joël Forgeau, Président de Vin & Société, dans son communiqué. Au nom de la morale, le vin est assimilé à une drogue et serait jugé dangereux pour la santé dès le premier verre. Au lieu de s’attaquer aux vrais problèmes et de lutter contre les excès, on taxe et on interdit toute communication autour du vin ! La consommation de vin a diminué de 70% en 50 ans et de 20% sur les 10 dernières années. Quelle image sommes-nous en train d’envoyer aux 31 millions de Français qui dégustent du vin raisonnablement entre amis ou en famille, quel signal envoyons-nous au monde entier qui nous envie le vin, symbole de notre art de vivre et de notre pays ? » Un message relayé par Audrey Bourolleau, déléguée générale de Vin & Société, dans cette vidéo :
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