Jeudi 19 Décembre 2024
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23.05.2013
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Les précipitations qui durent depuis de longs mois ont une influence sur le rythme de développement des vignes, notamment dans le Bordelais. Mais ce n’est pas irrémédiable.
L’humidité qui persiste depuis de longs mois et les températures qui s’obstinent à rester à des niveaux bas pour la saison, le tout accompagné d’un cruel manque de soleil, n’a pas d’incidence que sur l’humeur des hommes. Cette situation a un impact certain sur le développement des plantes. La vigne en témoigne.
« Il est certain que la vigne souffre d’un excès d’eau et de fraîcheur », constate Thierry Audier, à la fois vigneron au château La Grâce Dieu – Les Menuts (Saint-Émilion grand cru) et responsable de l’agence de conseil en agro-environnement Cap Qualité.
« Si les températures montent ensuite trop vite sur un sol humide, il y aura un risque de forte réceptivité du mildiou et de l’oïdium (un parasite de la vigne) », ajoute-t-il.
Autre conséquence de l’humidité persistante, le retard de la floraison. « En temps normal, elle a lieu aux environs du 20 mai. Cette année, nous allons enregistrer un retard d’au moins une dizaine de jours. Elle devrait avoir lieu entre le 3 et le 10 juin. Sauf si bien sûr les conditions climatiques actuelles persistent. On pourra faire un bilan plus précis dans une dizaine de jours. »
Cédric Elia, directeur de l’Association de développement agricole et rural (Adar) des deux rives Cadillac-Créon, fait sensiblement les mêmes constats. « Nous intervenons sur un secteur qui va de Léognan à La Réole et de Saint-Loubès à Langon. Actuellement, en raison du froid, on n’observe pas de problème sur le plan sanitaire. La situation actuelle pèse principalement sur les jeunes plantes. »
Promesse de jolies grappes
Comme Thierry Audier, il considère que la situation actuelle n’augure en rien de la qualité du millésime à venir. « Si nous avons du beau temps à partir du 14 juillet jusqu’au mois d’octobre, tout peut très bien se passer. En fait, la principale difficulté à la laquelle nous nous heurtons actuellement est de pouvoir entrer dans les vignes avec les engins, car les sols sont trop humides. »
Ce qui fait dire à Thierry Audier que 2013 sera « une année de vigneron. Il va falloir être très proche de ses vignes et bien entretenir les sols. Car avec la pluie, on assiste à une forte poussée de l’herbe. »
Vigneron depuis le début des années 1980, il assure ne pas avoir connu de conditions comparables. « En revanche, des anciens nous disent qu’ils ont connu ça dans les années 1960. Ce n’est pas une situation très agréable pour les hommes. Mais j’ai observé de très jolies sorties de boutons floraux. Bien séparés. Ce qui peut promettre de jolies grappes si la météo devient favorable. »
Pas question non plus à ses yeux de paniquer sur l’état sanitaire à venir. « Il faudra simplement être vigilant et avoir l’œil. Nous connaissons bien le développement des parasites. On peut se préparer. »
De son côté, Cédric Elia juge lui aussi que « nous sommes dans une période où il y a de gros enjeux sur le calendrier des travaux dans les vignes. En général, nous essayons toujours d’avoir un temps d’avance. Cette année, c’est difficile. Surtout lorsqu’il faut travailler à la main. On avance moins vite qu’à la machine. Mais comme chaque année, nous devons travailler avec les conditions offertes par la nature. »
Jean-Pierre Tamisier (source)
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