Vendredi 22 Novembre 2024
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30.05.2013
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Les vulgaires mousseux labellisés « champagne » pourraient disparaître en Chine : le prestigieux vin français compte en effet mieux se défendre sur ce marché très prometteur, Pékin venant de reconnaître officiellement cette appellation d’origine.
Cette avancée a été obtenue à l’occasion de la visite d’Etat de François Hollande en Chine le mois dernier, mais l’annonce n’en a été officialisée que lundi à l’ambassade de France, dans une ambiance de fort optimisme sur les ventes.
Concrètement, le Comité interprofessionnel des vins de champagne (CIVC), qui lutte dans le monde entier contre les copies ou les détournements de notoriété de cette appellation d’origine, va désormais pouvoir saisir la justice chinoise de façon plus efficace.
Les expéditions de champagne en Chine suivent une courbe ascendante impressionnante : 50.000 bouteilles en 2001, 500 000 bouteilles en 2006, un million en 2010, deux millions en 2012. Une tendance qui s’accélère : on note plus de 50% de hausse de 2011 à 2012.
La Chine est désormais le cinquième marché du champagne en dehors de l’Union européenne, a résumé Jean-Luc Barbier, directeur général du CIVC, rappelant que l’indication géographique (IG) constituait un droit de propriété intellectuelle spécifique.
Le champagne devient le quatrième grand nom du secteur des vins et spiritueux à bénéficier d’une telle reconnaissance en Chine, après le cognac, le whisky écossais et la région viticole américaine de Napa Valley, a expliqué Mme Pei Xiaoying, directrice générale adjointe de l’Administration générale du contrôle de la qualité, de l’inspection et de la quarantaine (AQSIQ).
Les agences locales de l’AQSIQ vont désormais œuvrer à détecter les faux champagnes, a-t-elle promis. Dans un pays passé maître international de la contrefaçon, il y a du pain sur la planche.
Les responsables du CIVC ont diffusé lundi des photos de mousseux, de sodas, de bougies et même de jouets pour chiens, des articles tous labellisés « champagne » que l’on peut trouver dans les boutiques chinoises.
Mais là aussi, l’optimisme est de mise. « La législation chinoise nous apporte une protection que la Russie et les Etats-Unis ne nous apportent pas », a assuré Thibaut Le Mailloux, porte-parole du CIVC.
Ces deux pays continuent d’appeler « champagne » leurs vins mousseux produits localement, un « comportement anachronique et sans avenir » selon le CIVC.
A l’opposé en Chine « on atteint un stade de protection optimal », se félicite M. Le Mailloux.
Même si les Chinois continuent de privilégier leurs alcools de céréales de production nationale, puis ensuite les vins rouges et les eaux-de-vie telles que le cognac, la Chine est selon lui un des « grands marchés d’avenir du champagne ».
« Aujourd’hui, le champagne est davantage consommé en Chine comme un vin de fête », explique-t-il. « On peut espérer que les Chinois fassent rentrer le champagne dans leurs mœurs ».
Il estime que la reconnaissance de l’IG va permettre au champagne d’étendre sa conquête chinoise, des boîtes de nuit aux banquets familiaux, des célébrations fastueuses aux tables gastronomiques.
Tout ceci s’inscrivant dans une longue histoire. Les premières bouteilles de champagne sont arrivées sous le règne de l’empereur Qianlong (1735-1796) et l’impératrice douairière Cixi (Ts’eu-Hi, 1835-1908) a un jour cassé un vase en faisant sauter un bouchon, a raconté M. Barbier.
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