Lundi 23 Décembre 2024
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06.04.2012
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Didier Cuvelier a beau chouchouter son Château Léoville-Poyferré (Deuxième Grand Cru Classé 1855), il n’en reste pas moins prévenant envers ses deux autres « enfants » : les châteaux Moulin Riche et Le Crock. Deux expressions du Médoc, représentant les terroirs de Saint-Julien et Saint-Estèphe. Deux frères complémentaires.
Au lecteur qui souhaite plonger ses lèvres dans ce millésime 2009 qui a déjà fait couler tant d’encre, il peut être recommandé de tourner sa curiosité vers des domaines ne figurant pas parmi les Grands Crus Classés de 1855, mais représentant dignement de prestigieuses appellations médocaines. C’est le cas des châteaux Moulin Riche et Le Crock : deux domaines appartenant à Didier Cuvelier, propriétaire du Château Léoville-Poyferré. Un vin de Saint-Julien et un vin de Saint-Estèphe, déclinant élégamment les subtilités du Médoc à prix abordable (environ 35 € chacun), et surtout « pas des seconds vins, comme le souligne Didier Cuvelier. Isabelle Davin, oenologue de Léoville-Poyferré, s’est appliquée depuis des années à souligner la singularité de Moulin Riche et de Le Crock. Ces vins ont leur propre identité et nous en sommes très fiers ».
Le Château Le Crock fut d’ailleurs la première propriété acquise par la famille Cuvelier en 1903. Elle fut suivie en 1920 par Léoville-Poyferré et de Moulin Riche. Si Léoville-Poyferré, illustre Second Cru Classé, mais aussi Le Crock (qui avait été classé 5ème cru en 1845, mais avait raté de peu le classement de 1855) ont toujours maintenu leur lustre, on ne peut pas en dire autant de Moulin Riche. Lorsque Didier Cuvelier reprit les rênes des trois domaines en 1979, il dut consacrer beaucoup d’efforts pour relancer ce vignoble laissé à l’abandon (seuls 4 hectares étaient encore plantés de vignes, sur les 21 potentiels). Patiemment, Didier Cuvelier et ses équipes se sont appliqués à relever ce château, pour finalement accéder au niveau de qualité désiré avec ce millésime 2009 tout juste commercialisé. Avec son bel assemblage de cabernet-sauvignon, de merlot et de petit verdot, avec son élégance, sa finesse et sa complexité aromatique typique de Saint-Julien, enrichie de notes épicées, le Château Moulin Riche n’a décidément plus rien d’un simple « second vin ».
Quant au Château Le Crock, il présente une variation originale du « style Saint-Estèphe », ces vins que l’on dit volontiers virils et intenses. « L’idée, avec Isabelle Davin, a été de travailler au mieux les maturités, les extractions douces, pour obtenir un Saint-Estèphe plus féminin, plus soyeux, plus souple, avec du fruit, de la fraîcheur et un boisé noble », explique Didier Cuvelier.
Avec ces deux frères de 2009 (« un millésime digne de 1982, d’abord solaire mais qui va évoluer vers le plus beau classicisme bordelais » d’après Didier Cuvelier), voici deux belles bouteilles idéales pour un repas pascal. A carafer longuement avant de servir, de préférence.
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