Accueil Le Languedoc à l’heure des vendanges

Auteur

Anne-Sophie
Thérond

Date

05.09.2018

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Le Languedoc a ouvert le bal national des vendanges dans l’Aude, début août, en point d’orgue d’une saison difficile. La région n’a pas été épargnée, avec des précipitations depuis l’hiver, fréquentes et rapprochées. Elles ont généré des inondations ponctuelles et une pression inédite du mildiou, qui s’est répandu sur l’ensemble du vignoble, avec une intensité jamais vue depuis des décennies.

Le gel aussi a frappé avec récurrence le vignoble, notamment dans l’Hérault au printemps et dans l’Aude, les 3 et 16 juillet. La préfecture de la région Occitanie communiquait le 20 juillet : « une première estimation du volume de récolte est établie à 12,4 Mhl, soit légèrement en dessous de la moyenne des 5 dernières récoltes», un chiffre obtenu par sondage sur les caves coopératives et un échantillon de caves particulières. Deux semaines après, les premières vendanges débutaient. Comme dans un calendrier de Noël, chaque jour ouvre une fenêtre sur une nouvelle parcelle à vendanger, une nouvelle appellation en ordre de bataille :

Le 7 août : Les premiers à vendanger en Languedoc sont dans L’Aude, à Fitou. Laurent Maynadier, sur son Château Champs des Sœurs et Marion Fontanel, au Château Les Fenals, cueillaient leurs premières grappes de muscat, avec le sourire, explique Marion Fontanelle : « La récolte est énorme et de très bonne qualité, c’est une très bonne année, nous allons même essayer de faire des bulles en muscat ».

Le 13 août, la nouvelle cave high-tech d’Héraclès, à Codognan, dans le Gard, premier producteur français de vin bio, rentre son muscat, puis le sauvignon blanc et chardonnay. Pour Jean-Fred Coste, son président, ce sera un millésime très particulier : « Nous avons réussi l’exploit de construire cette cave en moins d’un an, dotée d’équipements uniques en France comme le quai basculant et le décanteur centrifuge, pour le meilleur respect de la vendange, plus de sécurité et qualité de travail pour les équipes. 6 œnologues et 30 personnes travaillent avec ces nouvelles technologies, sur une vendange qui a été touchée par le mildiou, mais que nous avons maîtrisé grâce à nos 28 ans d’expérience en culture biologique »

Le 14 août, L’Hérault démarre à son tour, par les vendanges du Mas Amiel, en Côtes de Thongue.

Le 20 août, les Domaines Paul Mas, à Montagnac dans l’Hérault, cueillent aux premières heures sauvignon blanc et pinot gris. Pour leur chardonnay et pinot noir, ils remarquent « des qualités hétérogènes selon les terroirs avec de belles grappes et de bon rendements pour les parcelles non impactées par le mildiou. Le travail réalisé en amont sur les sélection parcellaires fera la différence ».

Le 21 août, le Domaine Ledogar, à Ferrals-Lès-Corbières, dans l’Aude, cueille en premier le maccabeu, et le domaine de la Vivarelle, à Tourbes, dans l’Hérault, le chardonnay.

Le 22 août, la coopérative de Pignan, dans l’Hérault, sort la machine à vendanger à 4 heures du matin, pour le sauvignon entrant dans sa cuvée Tête à Claque.

Le 23 août,
l’AOC Faugères ouvre son banc des vendanges.

Le 24 août, les Grès de Montpellier ont déjà rentré du raisin. Alexandre Thouroude, leur directeur, livre un premier bilan positif : « certains ont déjà démarré et annoncent de très jolies vendanges. C’est un millésime qui s’annonce particulièrement prometteur, malgré des aléas climatiques et une météo printanière calamiteuse… L’orage de mi-août a apporté ses bienfaits, ça faisait plusieurs années qu’il ne s’était pas montré ! »

Le 26 août, la famille Fabre, dans l’Aude à Luc sur Orbieux, commence ses vendanges de nuit pour préserver toute la fraicheur de son rosé.

Le 28 août, les Domaines Gérard Bertrand dans l’Aude, démarrent, avec les premières parcelles de chardonnay et le sauvignon blanc sur le Domaine de Cigalus.

Le 29 août, le Domaine de Puech-Haut, à Saint-Drézéry dans l’Hérault, se lève à une heure du matin pour ramasser sauvignon et chardonnay pour l’IGP blanc et continue les nuits suivantes, avec le viognier et le muscat. Pour Marc Escassut, co-gérant du domaine : « la récolte 2018 intervient pour nous 7 jours après 2017, l’état sanitaire est parfait, malgré notre printemps si pluvieux. Nos rendements sont ceux de Puech-Haut, mais à ce jour la qualité des jus obtenus est parfaite, avec un bel équilibre, de la persistance et de l’aromatique. »

Le 3 septembre,
le Mas de Daumas Gassac, à Aniane, dans l’Hérault, partage sur sa page FB : « La 1ère journée de vendanges se termine. Les quelques 40 cueilleurs coupaient aujourd’hui le très beau chardonnay du Mas de Daumas Gassac Blanc, le tout sous un beau soleil de septembre ! »

Le Centre Interprofessionnel des Vins du Languedoc, au diapason de ses vignerons, est dans une perspecive optimiste : « Malgré un été caniculaire précoce depuis la véraison, la vigne ne souffre pas de la sécheresse. Les pluies printanières, ainsi que le climat stable, chaud et sec qui s’est installé depuis mi-août, ont permis d’obtenir un état sanitaire du raisin très bon, promettant un joli millésime 2018. Avec un début de vendanges majoritairement plus tardif que l’an passé, les vignerons du Languedoc se réinscrivent dans la moyenne nationale et ont à présent dépassé le premier tiers du travail de récolte. La météo de ces prochaines semaines, chaude et ensoleillée, promet une poursuite des vendanges sous les meilleurs auspices. »