Dimanche 17 Novembre 2024
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Date
28.03.2015
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Les champagnes très peu dosés invoquent l’argument diététique : ils seraient moins riches en calories. Mais n’est-ce pas de la poudre aux yeux ?
Voici venir les premiers beaux jours. De plus en plus servis à la coupe sur les terrasses parisiennes branchées, les champagnes « extra-brut », « zéro dosage » ou « brut nature » ont la cote auprès de la gent féminine. Et pour cause : parmi les arguments invoqués, on invoque parfois… leur moindre teneur en calories !
C’est accorder une bien grande responsabilité aux quelques centilitres de liqueur – du vin additionné de sucre – qui sont ajoutés au moment du dosage. Dans le brut nature, cette liqueur contient moins de 3 g/l de sucre ; le double pour un extra-brut ; et jusqu’à 15 g/l de sucre pour un brut.
Bertrand Lhopital, à la tête de la maison de champagne familiale de Telmont, s’est livré à un intéressant calcul. Pour un champagne dosé à 6g/l (extra-brut), ce qui correspond environ à un morceau de sucre pour une bouteille, l’apport par flûte est de 0, 72 g de sucre, soit 2, 88 Kcal. Si vous succombez à un classique champagne brut, vous voici plutôt à 1, 25 g et 5 Kcal. L’argument « gardez la ligne » jouerait donc sur un modeste delta de 3 Kcal !
Un autre paramètre entre en jeu : l’alcool lui-même est calorique. Une flûte de 12 cl de champagne vous apporte entre 96 et 100 Kcal. Dans ce total, ce sont donc en tout état de cause moins de 5 % des calories qui proviennent du dosage.
Invoquer alors des raisons diététiques pour choisir un « zéro dosage » tient donc du mauvais argument, au risque que le champagne vous paraisse trop sec au palais (ce que nombre d’entre nous n’ose guère avouer). Car finalement, qu’est-ce que quelques grammes de douceur dans un monde de bruts ?
J.W.B.
Photo Jean-Philippe BALTEL /SIPA PRESS / CIVC
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