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19.02.2013
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Les salariés viticoles sont particulièrement exposés aux pesticides, des traces de résidus étant retrouvées dans leurs cheveux, montrent mardi les résultats d’une enquête menée sur 25 personnes dans le Médoc et commanditée par l’ONG Générations Futures.
« Tous les salariés viticoles testés ont des résidus de pesticides viticoles dans leurs cheveux », indiquent les conclusions de l’enquête menée entre mi-octobre et mi-novembre 2012.
Elles se basent sur l’analyse, réalisée par le laboratoire Kudzu Science, de mèches de cheveux prélevées sur plusieurs groupes : 15 salariés viticoles dont 6 disent ne pas avoir été exposés directement à des pulvérisations de produits, et 10 non-salariés viticoles (5 riverains des vignes, et 5 personnes vivant loin des vignes).
35 molécules différentes ont été recherchées dont 27 actuellement autorisés sur la vigne. Cette enquête établit qu’il y a 11 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les salariés viticoles que chez les riverains habitant loin des vignes (6, 6 pesticides en moyenne contre 0, 6). Il y a également 5 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les riverains de la vigne que chez ceux résidant loin.
L’ONG alerte particulièrement sur la dangerosité de ces pesticides, qui sont néanmoins autorisés. Plus de 45% des « molécules retrouvées sont classées cancérigènes possibles en Europe et aux USA », et « plus de 36% sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens », précise Générations futures.
Quatre des 15 salariés viticoles présentent 10 pesticides différents dans leurs cheveux. « Si les pesticides sont à l’intérieur du cheveu, c’est qu’ils ont été à un moment donné dans l’organisme », a précisé le directeur du laboratoire Kudzu Science, Vincent Peynet, lors de la présentation à la presse des résultats à Paris.
« Cette étude n’a pas la prétention d’être une étude scientifique », a déclaré pour sa part François Veillerette, président de Générations Futures. « Mais les résultats sont tellement nets qu’une étude scientifique sur un échantillon plus large dirait la même chose », a-t-il assuré.
Mettant en avant le risque d’effet « cocktail » des pesticides, M. Veillerette a appelé le ministre de l’Agriculture Stephane Le Foll à mettre en oeuvre le plan écophyto, lancé en 2008 après le Grenelle de l’Environnement, qui prévoyait de diviser par deux l’usage des pesticides d’ici 2018. Or, leur utilisation a augmenté de 2, 5% en 2012.
« Les cancérigènes possibles sont encore autorisés. On attend quoi ? », a lancé M. Veillerette, avant d’ajouter: « il faut que Le Foll prenne le taureau par les cornes ».
L’Union des industries de la protection des plantes (UIPP, qui rassemble des groupes industriels producteurs de pesticides) a vivement dénoncé cette étude, jugeant « malhonnête de jouer sur les peurs des Français ». « Tout ce que révèle cette étude, c’est que les pesticides sont utilisés en région viticole, ce qui n’est pas un scoop, car ils sont utiles pour sécuriser les vendanges », estime l’UIPP dans un communiqué, ajoutant que « présence ne veut pas dire risque ».
M. Le Foll a assuré fin janvier que « le chantier » sur les risques sanitaires posés par les pesticides, dont la France est le plus grand utilisateur en Europe, était « d’ores et déjà ouvert ».
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