Dimanche 22 Décembre 2024
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03.03.2015
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A l’issue d’une première journée consacrée principalement aux appellations Côte-Rôtie et Condrieu (avec Saint-Joseph en « guest star »), riche d’une soixantaine d’exposants, la 8ème édition de Découvertes en Vallée du Rhône a démarré sur les chapeaux de roues ce lundi 2 mars. Instantanés.
« Découvertes en Vallée du Rhône », salon professionnel intégralement consacré aux vins rhodaniens, se déroule du 2 au 5 mars, d’Ampuis à Avignon. Lire ici l’interview de Michel Chapoutier, président d’Inter Rhône.
Pierre-Jean Villa, le saut de l’ange
Le Saut de l’Ange, c’est le nom d’une cuvée de Saint-Joseph blanc 100% roussanne de Pierre-Jean Villa. C’est aussi l’acrobatie que ce rocker-vigneron (il fait partie des « Grapeful Dead », le groupe de musique animé notamment par Paul Amsellem et Yves Gangloff) a accompli en 2009, lorsqu’il s’est installé à son propre compte. Des 3 hectares initiaux, il s’est aujourd’hui étendu sur 13 hectares, dont une part importante en fermage. Il était hier l’un des rares vignerons à faire déguster plusieurs cuvées sur son millésime 2014, toujours en cours d’élevage : le Saut de l’Ange, donc, son condrieu Jardin Suspendu, mais aussi son crozes-hermitage rouge. Dans sa sixième année d’activité, Pierre-Jean signe aujourd’hui une gamme d’une très belle homogénéité, où l’on distinguera en particulier le saint-joseph Tildé 2013 : 100% syrah, vignes de plus de 40 ans, vinifié à 40% en grappes entières, 24 mois d’élevage en fûts et ½ muids de 600 litres. Un très joli jus, équilibré, frais, suave. www.pierre-jean-villa.fr
Stéphane Ogier, vers le firmament
Lorsque les journalistes chinois présents à « DVR » demandent qui est l’étoile montante du Rhône septentrional, les doigts se tendent vers le stand de Stéphane Ogier. Lui qui a repris en 1997 les vignes familiales n’est plus tout à fait un débutant (nous vous en parlions déjà ici), mais ses vins affichent, millésime après millésime, une constance dans la qualité et une cohérence de style qui en font désormais l’un des vignerons « stars » de Côte-Rôtie. De son « entrée de gamme » Le Village, un côte-rôtie accessible en style comme en prix (30 €), à sa cuvée référence Réserve (beau contraste entre un millésime 2012 droit, élancé, et un 2011 arborant une matière plus riche et imposante), en passant bien sûr par ses deux cuvées haut-de-gamme, La Belle Hélène toute en puissance veloutée et Lancement fin et aérien, tout vaut le détour. A noter que Stéphane Ogier va définitivement déménager dans ses nouvelles installations avant l’été. C’est déjà là, dans sa cuverie de 1000 m2 ultra-parcellaire, qu’il a vinifié le millésime 2014. Un outil technique de rêve pour ce Rhodanien qui travaille comme un Bourguignon… www.stephaneogier.fr
Jean-Michel Gerin, passage de témoin
Nous vous en parlions il y a un an exactement, lorsque nous l’avions rencontré pendant Vinisud : la question de la transmission était alors au coeur des préoccupations de Jean-Michel Gerin. Bonne nouvelle, cette année à « DVR » le vigneron était accompagné de ses deux fistons, Mickaël et Alexis. Le passage de témoin semble donc bien fonctionner. Au passage, nous avons pu déguster La Viallière 2012 et Les Grandes Places 2012, deux cuvées qui chacune dans son registre (plus fine et épicée pour la première, plus charnue et mûre pour la seconde) confirment qu’il y avait de belles choses à réaliser sur ce millésime délicat. Jean-Michel Gerin va même jusqu’à clamer qu’il s’agit « du meilleur millésime que j’aie jamais vinifié. Quand on cherche l’équilibre dans les vins, comme c’est mon cas, c’est à ce résultat que l’on veut aboutir ». www.domaine-gerin.fr
Yves Gangloff, vins d’artiste
Vous savez sans doute que, non content d’être un vigneron emblématique, dont les blancs charmeurs (Condrieu) et les côtes-rôties pleines de caractère, taillées pour la garde, font le délice des amateurs, Yves Gangloff est aussi un guitariste de grand talent. Mais il n’est pas le seul artiste de la famille. Installé à son compte depuis 1984, Yves change l’habillage de ses bouteilles à chaque décennie. Son frère, artiste peintre, signe depuis 2007 les étiquettes de ses cuvées, qui n’arborent plus désormais le moindre texte – il faut chercher les infos sur la contre-étiquette. De futurs flacons collector ? Plus d’infos
François Merlin, la tournée des Grands Ducs
Vigneron autodidacte installé depuis 25 ans, François Merlin ne cherche pas à signer des vins consensuels. Il aspire avant tout à « faire des vins à boire », privilégiant un fruit intense et un boisé très discret. Son condrieu « Jean Raude » 2013 crémeux et sa côte-rôtie 2014 (en cours d’élevage), sanguine et aux arômes de cerise noire, en attestent. Prochaine cuvée à suivre : son saint-joseph « Les Grands Ducs », produit sur « un terroir exceptionnel, une parcelle de 2, 5 ha que mon fils Laurent travaille d’arrache-pied à mettre en valeur ». Après une mini-production en 2013 (pas de vin produit en 2014), cette cuvée – qui doit son nom au fait qu’un hibou grand duc niche au cœur de la parcelle – vinifiée en grappes entières et vendue aux alentours de 25 € semble promise à devenir l’un des vins phares du domaine. Plus d’infos
Clusel-Roch, Texier : deux domaines en bio
Ils ne sont pas nombreux, les domaines de Côte-Rôtie et Condrieu convertis à l’agriculture biologique. On retiendra avant tout la précision et la droiture des vins du domaine Clusel-Roch. Gilbert Clusel a converti ses vignes de Côte-Rôtie en 2002 et ses vignes de Condrieu en 2013. Il fait d’abord déguster son condrieu 2014, en cours d’élevage (2/3 fûts, 1/3 cuve), déployant de beaux arômes de pèche blanche juteuse et d’élégants amers en finale. Sa gamme de Côte-Rôtie se décline entre une cuvée d’assemblage, Classique, puis deux parcellaires, Viallière et Les Grandes Places. L’ensemble est d’un très haut-niveau. Les 2011 se distinguent par leur élégance, les 2013 par leur maturité, leur caractère. Un peu fermés, les 2012 se placent un peu en-dessous. En bio toujours, Eric Texier se distingue par une production intéressante de blancs sur des vignobles méconnus, Brézème et Saint-Julien en Saint-Alban. Soit un 100% roussanne sur terroir argilo-calcaire et un 100% marsanne sur terroir granitique. Il produit également sur les deux vignobles des cuvées de rouge 100% syrah.
www.domaine-clusel-roch.fr
www.eric-texier.com
Jean-Michel Stéphan, version nature
Ni en bio ni en biodynamie, Jean-Michel Stéphan a choisi le camp du vin nature, depuis 1997 pour son exploitation de 5 hectares. Ses maîtres en la matière se nomment Yvon Métras et Marcel Lapierre… Aucun intrant et zéro soufre à la mise dans son côte-rôtie, dont il faisait hier déguster le millésime 2013, aiguisé, tendu, un poil sur la réduction.
Julien Pilon, négoce à taille humaine
Après avoir fait ses armes dans différents domaines, du Roussillon jusqu’en Espagne, Julien Pilon est revenu au pays avec le projet de faire du vin. Il s’est installé en 2010, non en achetant des terres mais du raisin, qu’il vinifie et met en bouteille. Une activité de négoce dont la production s’élève à 45 000 bouteilles et s’étend sur la plupart des appellation du Rhône Nord, en blanc comme en rouge : Côte-Rôtie, Condrieu, Hermitage, Crozes-Hermitage, Saint-Joseph, Saint-Péray… Une gamme d’une douzaine de cuvées, intéressante et bien conçue. www.julienpilon.fr
Christophe Blanc, la belle histoire
Ancien ingénieur en génie civil, passionné de vin, Christophe Blanc s’est installé en 2009 après être retourné sur les bancs de l’école et avoir appris le métier sous le parrainage de François Villard et Yves Cuilleron. De 400 bouteilles en 2009, il est passé à 25 000 aujourd’hui, pour une exploitation de 4 hectares. Sa signature ? Il aime laisser une part de botrytis sur ses raisins pour leur apporter de la complexité aromatique. C’est le cas sur son condrieu Les Vallins 2013 (28 €), dont le nez très pur déploie des arômes quasi-orientaux de jasmin et de fleur d’oranger, de fleur fanée. Son saint-joseph rouge Les Chênes 2013, qui comporte 25% de vendanges entières, arbore un profil net, tendu, juteux, légèrement mentholé (16 €). De très belles découvertes, pour un vigneron à suivre. Plus d’infos
Mathieu Doumenge
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