Vendredi 22 Novembre 2024
Loic Pasquet propriétaire du château Liber Pater constate les dégâts. Photo Philippe Taris (Sud-Ouest)
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17.11.2015
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Un viticulteur du Bordelais qui produit des vins rares, vendus jusqu’à 4000 euros la bouteille, a découvert qu’environ 500 pieds de vignes avaient été coupés au sécateur sur l’une de ses parcelles et a déposé plainte pour cet acte de vandalisme, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
Considéré comme un « vin de garage », issu d’un vignoble de très petite taille à la recherche de l’excellence avec des rendements très faibles, le Liber Pater produit par Loïc Pasquet dans la région viticole des Graves, à Landiras (Gironde), ne fait pas partie des domaines promus dans les classements des grands vins de Bordeaux.
Mais la qualité des vins produits sur cinq hectares (1000 à 3000 bouteilles suivant les millésimes), comme le Liber Pater 2009, année exceptionnelle en Bordelais, se négocie à 4000 euros la bouteille de rouge comme de blanc. Des prix qui écrasent ceux des 1ers Grands Crus Classés de Bordeaux, tels les châteaux Margaux, Mouton-Rothschild, Lafite-Rothschild, Latour, Petrus, Cheval Blanc, Ausone ou Yquem, dont le même millésime se négocient de 1000 à 3000 euros la bouteille.
« C’est du vandalisme, un acte irresponsable. Je ne vois pas qui peut lui en vouloir. Il est connu, reconnu et fait des choses qui sortent des sentiers battus », a indiqué, « abasourdi », le président du Syndicat des vins de Graves, Dominique Guignard.
Les pieds de vignes coupés sur une parcelle de 2, 5 hectares sont issus des cépages traditionnels cultivés à Bordeaux, tels le merlot, le cabernet franc ou le petit verdot, mais la parcelle détruite abritait également des cépages rares, que Loïc Pasquet tentait de faire renaître.
« Ce sont de vieux cépages pré-phylloxériques car l’idée est de retrouver le goût des vins de Bordeaux dont tout le monde parle, avec le classement 1855, mais que personne ne connaît. On s’est attaqué à quelque chose qui est unique et qui servira à tout le monde », s’est désolé Loïc Pasquet, qui ne « comprend pas qui a pu faire ça ».
« On recherche un goût disparu, je ne sais pas si c’est ça qui pose problème », a-t-il dit, déterminé cependant à « renaître encore plus fort ». Parmi ces cépages décimés par la crise mondiale du vignoble après l’apparition des ravages de l’insecte en 1861, Loïc Pasquet a planté du castet, du mancin ou du saint-macaire.
Si 10% des pieds sur la parcelle ont été détruits, des jeunes vignes entre trois et cinq ans, le vigneron pourra cependant proposer en 2016, si le millésime est satisfaisant – il n’y a pas eu de Liber Pater en 2008, 2012 et 2013 – ces vins pré-phylloxériques vinifiés pour la première fois à l’issue des vendanges 2015.
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