[LILLE TASTING J-15] La Belgique aime les vins de Bordeaux

Les Belges sont amateurs des crus bordelais, implantés sur ce marché de longue date. L’événement Lille Tasting (6 et 7 juin) est une nouvelle opportunité de renforcer cette position historique auprès du grand public.

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Entre Bordeaux et la Belgique, l’histoire d’amour dure plus de trois ans. La Belgique est un marché historique pour les crus bordelais. Une fidélité qui ne s’essouffle pas. En 2013, elle est leur quatrième destination en volume derrière la Chine, le Royaume-Uni et l’Allemagne. En valeur, elle figure au 7ème rang avec un chiffre d’affaires de 133 millions d’euros (chiffres Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux – CIVB).

« Les Belges sont de vrais amateurs de vins de Bordeaux. Ils connaissent et différencient très bien les appellations » explique Florian Thienpont, de la maison de négoce Thienpont, famille d’origine belge implantée à Bordeaux depuis plusieurs générations. Le public belge a des goûts affirmés, « il reste classique. Il aime les vins gourmands, fins et élégants » selon lui.

Loin de l’étiquette, près du palais

« Les Belges, à l’inverse d’autres consommateurs, tels que les Chinois, ne sont pas des ‘’buveurs d’étiquettes’’. Ils ne s’attachent pas spécialement à la mention ‘’Grand cru’’» selon Florian Thienpont. Car ils se fient avant tout à leur palais. « Les Belges, mais aussi les Lillois et Luxembourgeois n’hésitent pas à se déplacer sur les divers salons et manifestations pour déguster et se faire leur opinion » affirme Charlotte Denjean, en charge des relations publiques au château Lagrange, 3ème grand cru classé de Saint-Julien (Médoc).

Mais si les papilles priment, le prix n’est pas pour autant négligeable. « Les Belges recherchent de bons bordeaux à prix abordables. Ce qui explique notamment le succès des vins de Côtes », affirme Florian Thienpont. Selon le CIVB, les bordeaux rouges sont les plus expédiés en volume vers la Belgique (32, 1%), suivis des vins de Côtes (11, 1%), des bordeaux blancs (10, 4%) et supérieurs (9, 9%) et des Médoc-Haut-Médoc (8, 9%).

Du côté des grands crus, les fluctuations de prix laissent une partie de la clientèle belge sur le carreau. « Les consommateurs sont désorientés par les augmentations de prix depuis 2005, certains ne peuvent plus suivre. Ils ont la nostalgie d’il y a 20-30 ans, lorsque ces crus étaient encore abordables » analyse Charlotte Denjean.

« Un marché à fort potentiel »

« Un jour un Belge m’a dit ‘’Les Bordelais sont tous partis en Chine et nous ont un peu laissé tomber’’ » confie Florian Thienpont. Un écueil qu’a voulu éviter le négociant. La maison de négoce réalise entre 20 et 30% de son chiffre d’affaires en Belgique. « Ce n’est pas un marché facile à démarcher, concède-t-il. Il faut être omniprésent sur le terrain pour le pénétrer ». Mais une fois conquis, le client belge, professionnel comme particulier, est très fidèle à ses coups de cœur. « Cette clientèle n’est pas très impactée par l’effet millésime. S’ils aiment une marque, ils lui sont fidèles. Certains clients belges viennent jusque dans le Médoc nous voir » explique Charlotte Denjean. Pour le château Lagrange, le marché européen est primordial. Pas question donc de négliger la Belgique. « Nous faisons beaucoup d’opérations avec des distributeurs traditionnels tels que la cave Cuvelier-Fauvarque et des foires aux vins, par exemple à Auchan » affirme-t-elle.

Une preuve supplémentaire des liens unissant Bordeaux et la Belgique s’il en faut ? Après Hong-Kong et Québec, Bordeaux Fête le Vin – manifestation internationale grand public consacrée aux vins de Bordeaux et d’Aquitaine organisée tous les deux ans – gagne la Belgique. La 1ère édition de la fête du vin à Bruxelles aura lieu du 11 au 14 septembre 2014. Elle sera associée au festival de la gastronomie, « Eat ! Brussels » créé en 2012.

Laura Bernaulte
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