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Madiran : Alain Brumont bouscule les Primeurs !

Auteur

La
rédaction

Date

17.03.2014

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Le propriétaire des châteaux Montus et Bouscassé (Madiran) lance le 1er avril ses « primeurs à millésimes convertibles ». Durant trois mois, ses clients pourront acquérir les millésimes 2012 ou 2013 en Primeurs. Le laisser en dépôt dans la cave d’Alain Brumont. Et s’ils changent d’avis, l’échanger. Une démarche inédite que son créateur présente comme une révolution.

« Personne en France ne remplace ainsi les vins, je suis le Gascon qui sème la révolution dans les Primeurs! » C’est ce qu’explique Alain Brumont, propriétaire à Madiran, à propos de ses « primeurs à millésimes convertibles ». A partir du 1er avril, ses clients pourront déguster et acquérir en Primeurs les millésimes 2012 et 2013. Trois ans au moins après cet achat, ils pourront revenir à la cave déguster le millésime acquis et le confronter à d’autres. S’ils se ravisent, il pourront alors l’échanger contre n’importe quel autre millésime cinq ans en amont ou en aval. Bien sûr, pour que cet échange puisse avoir lieu, les crus doivent être laissés en dépôt dans la cave d’Alain Brumont, dans des conditions de conservation contrôlées.

Une démarche risquée ? Pas pour Alain Brumont. Le propriétaire est sûr de lui. « Tous les millésimes que j’ai sortis sont bons. Je suis le seul avec Yquem à ne pas sortir les millésimes moyens » précise-t-il. Avec l’instauration de ce système, le propriétaire cherche avant tout à satisfaire sa clientèle. « J’ai plus de 39 000 clients, PME, grossistes, cavistes, particuliers, j’ai voulu leur faire plaisir » raconte-t-il. Et il ajoute : « beaucoup de consommateurs ont fait une croix sur les Bordeaux qu’ils trouvent trop chers. Je suis un des seuls à être dans les 20 premiers mondiaux à des prix aussi bas. » Au-delà du prix, selon lui, les consommateurs recherchent aussi des vins plus « performants. » Ce que le propriétaire entend par là ? « La plupart des vins ne sont plus buvables après 15-20 ans. A l’inverse, mes vins naissent lentement et vont très loin, au moins 30 ans, et même pour certains jusqu’à 90 ans. Et ils gardent leur fraîcheur » proclame le propriétaire. Avant de conclure dans une logique implacable : « Avec mes vins, je remplis les caves ! »

Une alternative aux primeurs bordelaises?

Selon Alain Brumont, si « le système bordelais des Primeurs lasse, c’est parce qu’il est désuet. Il devrait être modernisé. Les mauvaises années, seuls vingt ou trente incontournables se vendent en Primeurs, les autres restent sur la touche. » Des propos qui pourraient faire mouche en ce millésime 2013 aux conditions climatiques difficiles. Et à la question : « quelle réaction suscite votre nouveau système dans le monde du vin bordelais ? », Alain Brumont répond sans hésitation. « J’ai souvent une ou deux décennies d’avance, ça fait déjà un malheur dans le milieu viticole » affirme-t-il. Pourtant, Fabrice Bernard, directeur général délégué de Millésima, avoue « ne pas avoir vraiment entendu parler de ce système. » Et poursuit : « je pense que c’est surtout un bon coup marketing, il joue sur la communication. »

Alain Brumont, visionnaire ? Test grandeur nature à partir du 1er avril, pour une durée de trois mois.

Laura Bernaulte