Lundi 23 Décembre 2024
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11.10.2013
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Nouvel émoi dans le monde du vin. Après « l’affaire du copier-coller » de la MILDT, c’est Patrick Elineau, directeur général de l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie, soulève la polémique suite à une interview résolument « anti-vin » dans la presse américaine.
A chaque semaine, sa polémique. Après la « bourde » du Plan gouvernemental de lutte contre la drogue et les conduites addictives 2013-2017, dans lequel la MILDT (Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie) prévoyait une interdiction de la communication autour du vin sur Internet, avant de faire marche arrière en invoquant une erreur de copier-coller, c’est au tour de l’ANPAA (Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie) de soulever l’indignation de la filière vin.
L’objet du scandale : une interview donnée par Patrick Elineau, directeur général de l’ANPAA, au magazine américain Wine Spectator, dans laquelle il détaille ses propositions de mesures anti-alcool (et donc anti-vin, ce dernier étant placé dans la même catégorie que les spiritueux), allant de la modification des mentions légales sur les bouteilles à la mise en place d’une taxe comportementale, en passant bien sûr par ce fameux contrôle des communications autour du vin sur le web – blogs, réseaux sociaux, etc. Et c’est là que le bât blesse. Interrogé par le « Wine Spec » sur la difficulté de contrôler ce qui se dit et se fait sur Internet, Patrick Elineau dresse un parallèle avec le cas de la censure imposée par le gouvernement aux dissidents en Chine et le cas de la censure de la pornographie et de la pédophilie en Australie, comme exemples dont pourraient s’inspirer les Français pour mettre fin aux discussions sur le vin dans les médias, notamment sur Twitter et sur les blogs. « Quand on voit les mesures qui ont été prises concernant les sites web néo-nazis, on réalise qu’il y a des solutions », poursuit Patrick Elineau. (citation extraite du Wine Spectator, traduction par Vin & Société).
Dissidents chinois, pédophiles australiens, néo-nazis… Il n’en fallait pas plus pour soulever l’indignation de la filière vin, choquée par ces comparaisons. Rapidement, plusieurs blogs influents (comme celui de Vincent Pousson ou Jacques Berthomeau) ont appelé à une mobilisation générale, puis ce sont les interprofessions qui ont pris le relais, à l’image de Christian Paly, président d’Inter-Rhône : ‘en tant que vigneron, en tant que Président de notre filière viti-vinicole et en tant que citoyen, je suis consterné par la violence de tels propos amalgamant le vin avec des pratiques répréhensibles ou tout simplement illégales. Nous ne sommes ni des pornographes, ni des pédophiles, ni des nazillons ! », déclare Christian Paly dans un communiqué. Avant de poursuivre : « ces propos illustrent ce que nous dénonçons : une stigmatisation du vin mais aussi des hommes et des femmes qui travaillent avec respect et responsabilité dans les métiers de la vigne et du vin. En diabolisant le vin, on ne règlera certainement pas les situations dramatiques des personnes vulnérables. Plutôt que l’interdit, inefficace, nous devrions privilégier l’éducation, seule à même de lutter contre les comportements à risque », estime-t-il.
Une position partagée par Joël Forgeau, président de l’association Vin & Société, mais aussi par le BIVC (Vins du Centre-Loire). Pour confirmer ou développer les propos rapportés par le Wine Spectator, la rédaction de « Terre de Vins » a tenté de joindre M. Elineau et l’ANPAA, sans succès à ce jour.
M.D.
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