Dimanche 17 Novembre 2024
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29.10.2014
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La plupart des vignobles français ont renoué cette année avec des niveaux de récolte dans la moyenne après plusieurs années de faibles rendements, grâce essentiellement à l’été indien après une saison climatique compliquée, ont indiqué mardi les vignerons coopérateurs.
Malgré le climat « particulier » de l’année, avec un printemps chaud, un été frais et humide et des orages de grêle, « heureusement nous avons eu un mois de septembre idéal, chaud et sec, ce qui a permis d’attendre le meilleur moment pour récolter », a indiqué à la presse le président des Vignerons coopérateurs de France, qui assurent la moitié environ de la production française (hors Charentes).
En revanche, avec 45 millions d’hectolitres (Mhl) estimés pour l’ensemble du vignoble, « si la France retrouve son premier rang mondial, c’est surtout parce que les récoltes des concurrents, Italie et Espagne notamment, sont en baisse », note-t-il.
Dans le détail, les régions présentent de forts contrastes avec une belle récolte en quantité et en qualité en Bordeaux (autour de 5, 5 Mhl en AOC), en Beaujolais (800 000 hl), Bourgogne (autour d’1, 5 Mhl) et Côtes du Rhône (Bouches-du-Rhône et Drôme) qui redressent la barre après plusieurs années de petites récoltes.
Dans le Bordelais, « les huit semaines de beau temps chaud en septembre et octobre ont permis d’achever les vendanges avec des raisins à maturité et non stressés à la différence des deux ou trois derniers millésimes », a souligné Stéphane Héraud, 1er vice-président de la fédération des coopératives viticoles d’Aquitaine.
« On a aujourd’hui une qualité et des volumes intéressants » après les faibles récoltes de 3, 8 Mhl en 2013 et 5, 3 en 2012, a-t-il noté.
En revanche, le Languedoc-Roussillon (autour de 11 Mhl) accuse une baisse de près de 10%, avec une « récolte historiquement faible dans l’Hérault et dans l’Aude » (respectivement en baisse de 18, 5% et 15%) due aux épisodes de grêle qui ont provoqué des pertes allant jusqu’à 35 à 40% dans certains vignobles autour de Béziers et Narbonne. Mais les vendanges étaient terminées lors des récents épisodes cévenols de pluies soudaines et violentes.
Enfin en Alsace, avec 1 Mhl, la récolte est inférieure à ce qui était escompté et « l’absence totale de stocks provoque une situation très tendue, intéressante en termes de prix mais qui risque de poser problèmes pour tenir les parts de marché », a estimé M. Calmette.
D’une manière générale, affirme-t-il, « les prix sont orientés dans le bon sens et la baisse de l’euro par rapport au dollar favorise les exportations ».
Or « les stocks sont en baisse dans toutes les régions et les disponibilités très faibles dans la plupart d’entre elles, surtout en Languedoc-Roussillon et en Aquitaine et à l’exception de la Champagne« , précise-t-il.
En Languedoc-Roussillon (sa région), il estime la hausse des prix de l’ordre de « 10 à 20% » à la production (beaucoup moins sans doute, environ +5%, à la consommation).
Pour le Bordeaux, M. Héraud parie plutôt sur un phénomène de « consolidation des prix » après les hausses des années passées : en 2013, la récolte, inférieure de près de 35% à la moyenne et les « stocks au plus bas en dix ans », avaient suscité une hausse des prix de 15 à 20% », indique-t-il, et une baisse de consommation de 8% par ricochet.
Pour les responsables de la Coopération viticole, l’urgence serait d’augmenter la production pour satisfaire la demande mondiale. Or, rappelle M. Calmette, « la France perd chaque année 2 000 ha de vignobles ».
Pour lui, « la France doit absolument saisir la possibilité qui est offerte (par l’Union européenne) d’augmenter son vignoble avec de nouvelles plantations équivalentes à 1% du vignoble existant afin de répondre au marché ».
La marge de 1% autorise la France à planter 7 000 à 8 000 nouveaux ha/an toutes régions confondues: « on en est loin, la demande varie de 0, 3 à 0, 5% selon les régions », souligne Stéphane Héraud. Même en Languedoc-Roussillon, la plus dynamique, la demande de nouveaux droits de plantations plafonne à 800 ha par an environ, soit 0, 5% au lieu des 1% (des 220 000 ha existants).
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