Jeudi 26 Décembre 2024
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28.12.2017
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Depuis dix ans maintenant, Richard Rottiers fait partie de ces jeunes vignerons contribuant à donner un second souffle, très générationnel, aux vins du Beaujolais.
Ayant grandi dans les rangs de vignes chablisiens, au domaine familial des Thalandes, Richard part voir du pays en Nouvelle-Zélande, Afrique du sud… après des études d’ingénieur agronome à Lyon, où il rencontra sa compagne Corinne, lyonnaise, créant le premier sillon de sa future installation beaujolaise. De 2004 à 2007, il fait ses armes au Château Thivin, auprès de Claude Geoffray, le père de Claude-Edouard, qui a repris les rênes du château depuis, puis s’installe à son compte en 2007 à Moulin-à-Vent.
Parti de 2,9 hectares en 2007, il en possède aujourd’hui 9, dont 7 en production, tous cultivés selon les principes de l’agriculture biologique. Résolu dès le départ à passer l’intégralité de la production à la mise en bouteille au domaine et à ne pas poursuivre la vente en vrac, Richard choisit de s’orienter sur le fermage plutôt que sur le métayage, et acquiert ainsi le domaine, avec l’aide d’investisseurs passionnés par le vin.
Puis les liens se créent avec d’autres vignerons, sensiblement de la même génération et surtout partageant la même vision de la viticulture et du vin qu’ils souhaitent obtenir, et l’entraide se met en place. Discussions, échanges de bonnes pratiques, acquisition commune de matériel, rythment les rencontres entre Richard et les autres, dont les frères Thillardon à Chénas, créant une alternative à l’emprise des grands tels que le Château des Jacques ou le Château du Moulin-à-Vent sur le cru. Militant pour une solidarité vigneronne, déjà en place dans le cru, Richard reste convaincu que le dynamisme commercial de l’appellation, ainsi que sa vocation œnotouristique, restent encore à développer.
Le plus bourguignon des dix crus du Beaujolais mérite largement une plus grande reconnaissance, déjà largement diffusée à l’export et particulièrement dans le monde anglo-saxon. Adoubé désormais annuellement par le très british Decanter Magazine, les anglo-saxons apprécient la fraîcheur, la finesse et l’élégance, typique du Moulin, qui se dégagent des vins produits par Richard, qui se déclinent autour de six cuvées, dont trois en Moulin-à-Vent, deux en parcellaires.
Vinifié en grappes entières et chapeau grillé, avec une macération semi-carbonique et une cuvaison entre 12 et 18 jours en fonction des millésimes, suivie d’un élevage en foudres (provenant de Chablis et ayant au moins 5 vins), Richard veille avec une saine obsession à conserver la fraîcheur d’une part, et à éviter absolument toute déviance, et notamment le développement des brett, qu’il détecte plus efficacement qu’une analyse laborantine.
Son Moulin-à-Vent 2016 se révèle effectivement d’une grande fraîcheur et d’une grande finesse, donnant de la droiture à un fruité élégant, et une belle trame pour soutenir la finale très fleurie.
La cuvée « Foudres », toujours en 2016, se révèle également tendue et fine, traversant des arômes de pivoine et de réglisse. Le Brouilly, issu d’achat de raisins, est plus gourmand, s’étirant sur une longueur framboise ultra charmante.
Le premier parcellaire « Champ de Cour » est à la hauteur de la réputation de ce climat, plateau argileux exposé sud-est donnant des vins à la concentration étonnante, quant la cuvée « Dernier souffle », issue d’une parcelle située à côté du cimetière et au sol très granitique, révèle une plus grande minéralité tout en conservant de la puissance. Violette, fruits rouges (notamment la framboise) et pivoine ont pris leurs quartiers dans ces cuvées, qui n’en seront que meilleures avec un peu d’âge, développant des arômes kirschés comme sur le 2012, sans éclipser les notes originales.
2018 annonce pour Richard le début d’une nouvelle ère ; après une décennie beaujolaise, il reprendra en parallèle la gestion du domaine familial des Malandes à Chablis avec sa sœur.
En attendant de déguster ses prouesses chablisiennes, les particuliers peuvent explorer ses Moulin-à-Vent après une virée chez le caviste, ou un dîner chez Christian Têtedoie ou à la Villa Florentine pour les lyonnais, et les professionnels auront le plaisir de le (re)découvrir lors du salon Millésime Bio, du 29 au 31 janvier à Montpellier.
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