Accueil Picpoul de Pinet, le vin de mer

Auteur

La
rédaction

Date

24.04.2015

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« Son terroir, c’est la mer »… et le Picpoul de Pinet le revendique haut et fort dans les six communes de l’appellation au bord de l’étang de Thau.

Le Picpoul de Pinet est sous influences marines, celles qui aident à faire mûrir à la fin de l’été ce cépage tardif dans un climat méditerranéen particulièrement sec. Il a pour horizon l’étang de Thau et la Méditerranée, entre Sète et Marseillan. La plus grande appellation de vin blanc du Languedoc convoque les produits de la mer, en particulier les huîtres de l’étang, les bouzigues et surtout les superbes Tarbouriech dont le croquant iodé se marie si bien avec l’acidité du piquepoul, cépage unique de l’appellation. Il devrait son nom aux poules qui « piquaient » les raisins éparpillés entre les ceps. On retrouve aussi la mer sur la bouteille syndicale Neptune si caractéristique et utilisée par presque tous les producteurs depuis plus de vingt ans.

De la base apéritifs au vin

On entre sur le territoire de Picpoul, bordé a l’ouest par le fleuve Hérault, à Montagnac, sur la route de Pézenas, là où les parcelles sont disséminées entre les pins d’Alep et les chênes verts. « Il resterait encore des œufs de dinosaures dans ces sols du crétacé, ironise le président Guy Bascou. On y a retrouvé également de nombreux vestiges gallo-romains attestant notamment de la présence de la vigne dès le 2ème siècle. Mais jusqu’au 19ème siècle, c’était une région pauvre qui vivait aussi grâce aux olives et aux chèvres ». Le terroir est coupé en deux d’est en ouest par l’autoroute A9 et une bande de vignes en IGP Côtes de Thau ou en vins de cépage vers le village de Pomérols, aux portails arrondis abritant autrefois des caves et aux balcons en fer forgé, signes extérieurs de richesse des vignerons au siècle dernier. Au sud, la garrigue reprend ses droits. Au delà du village ostréicole bordant l’étang, Marseillan à l’est, Sète à l’ouest recevaient autrefois les vins de piquepoul qui servaient alors aux vermouthiers (Saint Raphael, Noilly Prat…) avant que l’on ne découvre le potentiel à petits rendements de ce cépage, non plus comme base des apéritifs mais comme vin à part entière.

Un blanc de femmes

Le Picpoul de Pinet, passé en AOP Coteaux du Languedoc en 1984 puis en AOP en 2013, compte désormais 24 producteurs (dont la moitié de productrices) et 4 coopératives (dont l’excellente L’Ormarine). L’appellation produit en moyenne 9 millions d’équivalent-bouteilles par an. Des vins très accessibles (autour de 5-8 €) au nez de fleurs blanches et d’agrumes avec une jolie vivacité acide en bouche, préservée en général par une vinification en cuves. Idéal à l’apéritif sur un ponton de l’étang de Thau, avec des huîtres dans l’une des fermes ostréicoles ou sur des poissons et crustacés.

Petite sélection des plus belles vivacités :
Domaine de la Mirande
Domaine Félines Jourdan
Domaine Font-Mars
Vignobles de Montagnac (cuvée Les Terres Rouges)
Domaine de Morin-Langaran
Domaine La Croix Gratiot (cuvée Bréchallune)
Cave de L’Ormarine (Carte Noire)
domaine du Petit Roubié (en bio)
Mas Autanel
Mas Saint Laurent

Texte-Photos Frédérique Hermine

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