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Pressoirs de France : le rebond via Champagne Jeeper

Auteur

La
rédaction

Date

04.08.2014

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Après avoir tourné la page de ses années noires dans le métier des premiers prix, Pressoirs de France se consacre désormais à sa marque Jeeper. Et la construit comme un champagne jeune, dynamique, coloré, alternatif.

Non bis in idem – Chacun à droit à une seconde chance, sans être re-jugé pour son passé. Un principe juridique que Pressoirs de France – champagne Jeeper compte bien s’appliquer.

Créée au début des années 2000 par Nicolas Dubois et son épouse, cette jeune maison de champagne a connu jusqu’en 2011 une croissance exponentielle en volume via le cycle infernal des premiers prix de grande distribution. La bulle explose en 2012, contraignant l’entreprise à un tonitruant dépôt de bilan. Juillet 2013, le tribunal de commerce de Reims vote un plan de continuation, avec entrée dans le capital de Michel Reybier, richissime industriel agro-alimentaire converti à l’hôtellerie de luxe aux grands crus (Cos d’Estournel à Bordeaux, Tokaj en Hongrie).

De ces années douloureuses, la maison jure la main sur le cœur avoir tiré la leçon. Si elle ne peut éluder l’activité GD, travaillée sous l’étiquette François Dubois, en revanche elle a tiré un trait sur les premiers prix. Et compte bien, désormais se consacrer à sa marque-pépite : le champagne Jeeper.

Créée au lendemain de la deuxième guerre mondiale par un vigneron, Jeeper s’inspire du nom des célèbres véhicules tout-terrain américains Jeep plébiscités dans le vignoble. Pressoirs de France l’a rachetée en 2009 et lui consacre à présent de nombreux efforts, avec un lancement officiel prévu en septembre. Son postulat : une marque présente uniquement dans les réseaux traditionnels, et qui reflètera la stratégie d’une maison jeune, décalée, dynamique et des codes colorés. Un leitmotiv, « osez l’alternative ».

Etape 1 : clarification de la gamme, composée désormais d’un brut, un rosé, un blanc de blancs et un brut nature (cf. ci-dessous), dans un créneau de prix de 25 – 40 €. Elle pourra être à l’avenir élargie d’un premier cru et d’un champagne bio.
Etape 2 : affirmation du style Jepper, avec traditionnellement une forte proportion de chardonnay (Nicolas et Myriam Dubois sont propriétaires de 35 ha, sur des zones notamment plantées en ce cépage), associé à la dynamique du pinot meunier, un cépage bien maîtrisé par la maison. S’y ajoute souvent une rondeur et une finale très légèrement toastée, signature maison apportée par un travail des vins en fûts et demi-muids.
Etape 3 : l’habillage, qui fait appel à une bouteille à la forme très originale, un habillage entièrement revu et des codes couleur toniques.
Etape 4 : la commercialisation, avec la mise en place d’un réseau d’agents pour le réseau traditionnel, l’ouverture en juillet d’un site marchand, et la participation à plusieurs salons étrangers pour initier les premiers contacts export.

Enfin, la communication prend elle aussi un axe jeune et original, avec la mise en place d’un partenariat avec un nouveau sport, le footgolf, qui se joue selon des règles du golf, mais au pied et avec des trous de 55 cm de diamètre (cf. Terre de Vins Mai-Juin 2014).
Autant d’éléments grâce auxquels la maison Pressoirs de France espère propulser Jeeper droit au but !

J.W.B.

Brut Grand Assemblage (prix conseillé 25 €).
Assemblage de 60 % chardonnay, 25 % pinot noir, 15 % pinot meunier. Un champagne fruité et pâtissier, gourmand en fin de bouche, avec une finale légèrement toastée et pâte d’amande. Le champagne convivial par excellence.

Brut Grande Réserve Chardonnay (30 €).
L’étiquette a l’originalité de marquer le nom du cépage et non la traditionnelle mention « blanc de blancs ». Ce champagne est principalement issu de raisins chardonnay de la Montagne de Reims, de la vallée de l’Ardre, du Vitryat, d’où un côté plus tendre et charnu que ceux de la Côte des Blancs. Nez tisanier (tilleul, verveine), de lait et coque d’amandes et seulement dans un deuxième temps d’agrumes. La bouche est droite, longue, avec une belle finesse, pour le coup marquée par les citrus, le bonbon à l’anis et le candi. Finale minérale silex.

Cuvée Grand rosé (35 €). Rosé d’assemblage élaboré avec 12 % de rouge pinot noir sur une base chardonnay. Robe pétale de rose pâle malgré cette proportion non négligeable de rouge. Nez de fruit blanc mûr (poire) sur lequel viennent se greffer des notes de guimauve et de pivoine. En bouche, vin très gourmand, note de compote de cerise, touche légèrement toastée. Un champagne de plaisir.