Vendredi 15 Novembre 2024
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06.04.2014
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En terres médocaines, toutes les appellations ne sont pas logées à la même enseigne. Une année mitigée du fait des conditions climatiques compliquées. A l’issue de la semaine des primeurs, Michel Bettane donne son éclairage.
« Les inégalités climatiques de ce millésime se ressentent nettement. » Tel est le sentiment de Michel Bettane après ses dégustations dans le Médoc en cette fin de semaine des primeurs. Le nord du Médoc a été plus épargné par les intempéries que le sud.
A Saint-Estèphe, « le niveau est assez beau » confie le dégustateur. « Saint-Estèphe a été plus épargné par l’orage du 4 octobre. Les raisins ont bien mûri avec moins de problèmes de sélection dus au Botrytis que plus au sud» complète-t-il. Son coup de cœur va au château Calon-Ségur (3ème grand cru classé), « un vin d’anthologie. Tout simplement magnifique. »
Plus au sud, le Merlot a souffert. Ce n’est pas un hasard si « les premiers crus comprennent une très forte proportion de Cabernet-Sauvignon en 2013 » explique-t-il. A Pauillac, dans les 5èmes grands crus classés, Michel Bettane a déniché quelques pépites. « Pontet-Canet est très bon mais très cher. Dans des prix raisonnables par rapport à la qualité, je recommande Grand-Puy Ducasse et Grand-Puy-Lacoste. »
A Saint-Julien, c’est « assez homogène, on trouve des très bons vins » explique le dégustateur. Du côté des seconds grands crus classés, « Léoville Las Cases est ultra-brillant. Léoville-Barton, Ducru-Beaucaillou, Gruaud-Larose et Léoville-Poyferré sont aussi extrêmement réussis » précise-t-il.
A Margaux, le millésime est « plus hétérogène » d’après le spécialiste. « Mais de nombreuses propriétés ont réellement progressé » ajoute-t-il. Pour lui, le château Durfort-Vivens est la pépite de ces primeurs en Médoc. Le second grand cru classé « est la meilleure affaire du Médoc, un excellent rapport qualité-prix. » En conversion totale à la biodynamie depuis ce millésime, la propriété a produit en 2013 « un vin remarquable, très racé. C’est plus qu’encourageant ». Autre second de premier choix selon Michel Bettane, Rauzan-Ségla, « toujours à la hauteur. » Le château Margaux (1er grand cru classé, lui, n’est « pas le plus impressionnant. Il est élégant et aérien mais manque un peu de sensualité. C’est un vin très intellectuel. L’élevage devra amener de la souplesse pour atténuer cette rigueur. »
En Haut-Médoc aussi, le millésime est « hétérogène. » Mis à part La Tour Carnet (4ème grand cru classé), « rien ne sort particulièrement du lot » selon Michel Bettane.
Après le marathon des dégustations cette semaine, le monde du vin retient son souffle en attendant les premières tendances de prix pour ce millésime 2013.
Laura Bernaulte
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