Lundi 23 Décembre 2024
Auteur
Date
05.04.2016
Partager
L’équipe de dégustation de « Terre de Vins » se déploie dans le vignoble bordelais pendant toute la Semaine des Primeurs. Tous les commentaires de dégustation seront à découvrir dans le numéro de mai-juin mais voici les coups de cœur du jour, en avant-première.
Sylvie Tonnaire
Château Cos d’Estournel (2ème Grand Cru Classé, Saint-Estèphe)
On peut penser qu’un coup de cœur chez Cos d’Estournel, c’est un peu facile. On pensera ce que l’on voudra, dans ma tournée médocaine de ce début de semaine, ce fut un éblouissement. Avec La Goulée, avec le Cos blanc, avec Les Pagodes, et plus encore bien sûr avec le grand Cos d’Estournel 2015, noté 19/20, ce que je ne fais jamais. Pourquoi cette note ? Pour tout ! « A Bordeaux c’est le sol qui fait le vin, il y en en 19 différents pour le Cos, en 61 parcelles, pour lesquelles le chai dispose de 72 cuves, l’assemblage est fait dès décembre, et dès la vendange on sait quelles parcelles parmi les vieilles vignes feront le Cos. L’intégration précoce permet à l’assemblage de faire face a l’élevage » souligne Aymeric de Gironde, Directeur Général. L’évidence de la dégustation fait le reste, nez d’une grande profondeur, frais, sans excès de bois, mais des fruits noirs, prune fraiche, cassis. Dès l’attaque l’ampleur s’affirme vite suivie par une signature minérale qui ne quitte plus le vin jusque dans sa finale rehaussée d’un éclat de poivre blanc. On le sent paré pour une très longue route et en même temps, là, tout de suite, il donne un plaisir généreux, une étoffe de la plus belle facture, un déroulé gourmand et capiteux. Renversant.
Jean-Charles Chapuzet
Alter Ego de Palmer (Margaux)
Second vin de Château Palmer, 3ème Grand Cru Classé. L’objectif était de garder le fruit frais. C’est réussi, superbe, avec beaucoup de fraîcheur, de tension, de longueur. Une petite bombe. Que demande le peuple ?
Anne Serres
Château Fayat (Pomerol)
En 2015, la quête de l’acidité à la vigne a garanti la fraîcheur aux vins pour un Château Fayat 100% Merlot (du Cabernet Franc du Château La Dominique a été planté sur les terres argileuses du Château Fayat, mais il n’est pas encore arrivé en production), tout en tension, avec un premier nez et une attaque gourmande sur des notes de fumé et de cerise noire qui se resserrent sur un noyau dur aromatique et gustatif encore très fermé, comme il sied à un primeur des plus prometteurs.
Laure Goy
Domaine de Chevalier (Pessac-Léognan, Cru Classé de Graves)
Domaine de Chevalier, tant en blanc qu’en rouge s’est exprimé à merveille sur ce millésime 2015. Ces vins, vinifiés par l’équipe d’Olivier Bernard, s’offrent onctueux, équilibrés et délicats. Le blanc de Chevalier, assemblage de sauvignon majoritaire (30% de sémillon), offre de la chair de poire, un nez d’agrumes mûrs, et une bouche dense, droite, saline. La densité, tout en douceur, et la puissance d’une acidité maîtrisée, déroulent en bouche une finale longue et préfigurent de belles années à ce 2015.
Domaine de Chevalier rouge, malgré son très jeune âge, est flatteur et charmant au nez, entre gelée de cassis et fraise des bois, soutenues par des épices douces discrètes. Bouche élégante, rafraîchissante mais bien mûre, concentrée mais aérienne.
Jean-Michel Brouard
Château Mauvesin-Barton (Moulis)
Quel parcours depuis la reprise du domaine en 2011 par la famille Sartorius (Leoville-Barton). Un vin bien structuré et équilibré qui présente une trame fine et une matière dense et élégante.
Mathieu Doumenge
Château La Marzelle (Saint-Emilion Grand Cru Classé)
Une fois encore j’aurais pu vous parler des « stars » du jour, dont la plupart tiennent leur rang sur ce très beau millésime (je pense notamment au très beau Château Canon, nous en reparlerons). Mais si l’on veut donner la primeur aux oustiders, tirons un coup de chapeau au Château La Marzelle, propriété de Jacqueline Sioen orientée vers le bio et la biodynamie. L’expression pure d’un très beau terroir, sur la Haute Terrasse de Saint-Emilion. Beaucoup de distinction, une matière charnue, concentrée mais sans exubérance, portée par une belle acidité. Les tanins sont enrobés, la finale est fraîche… ce sera l’un des beaux rapports qualité-prix du millésime.
Articles liés