Vin et rugby : quel vin boire avec… un Italien ?

Le premier match des Bleus en coupe du monde de rugby les opposera samedi 19 septembre à l’Italie. Quel vin boirons-nous durant ce match (éventuellement en compagnie d’un ami Transalpin) ?

Les Bleus ont une histoire à part avec la Squadra Azzura. Déjà, nous sommes obligés de partager une couleur emblématique : le bleu (azzuro en italien). On comprend mal que la question n’ait pas posé davantage de problème au moment de l’entrée de l’Italie dans le chœur des Six Nations en 2000*. En pratique, il n’y a jamais eu de match Bleus contre Azzuri puisque les équipes changent de couleur selon qu’elles jouent à domicile où à l’extérieur et/ou que les maillots sont trop similaires pour que les arbitres s’y retrouvent !

En 38 confrontations depuis 1937, l’Italie n’a battu la France que deux fois, au terme de matches haletants joués à Rome en Coupe des Six Nations, en mars 2011 (22-21) et février 2013 (25-18). Depuis, les Français n’ont plus laissé passer les Italiens, remportant leur match des Six Nations par 30 à 10 en 2014 et 29 à 0 en 2015… Mais à présent, c’est le rendez-vous de la Coupe du Monde !

20 points d’avance ?

Pendant que les joueurs du MHR vendangeaient au Mas Neuf, Abdelatif Benazzi nous confiait n’être vraiment pas inquiet du France-Italie de samedi : « on peut gagner avec vingt points d’avance ».

Ce pronostic paraît aujourd’hui d’autant plus réaliste que l’Italie est privée de son capitaine emblématique, Sergio Parisse (voir photo), blessé au mollet. Ce dernier revendique son maillot azzuro mais entretient avec la France des liens étroits : il joue au Stade Français et sa première épouse n’est autre qu’une ancienne Miss Languedoc-Roussillon, Alexandra Rosenfeld (par la suite consacrée Miss France et Miss Europe). Un Vin Doux Naturel, un vin fortifié de la région, comme un réconfortant Banyuls, pourrait adoucir la peine du sportif de ne pas être sur le terrain et lui donner force et courage pour la rencontre suivante.

Tignasse tannique

Faute de Sergio Parisse, les Azzuri pourront toutefois compter sur Martin Castrogiovanni (que vous n’aurez aucun mal à repérer dans les regroupements, avec sa tignasse).

Le pilier transalpin, d’obédience capillaire nettement chabalienne, est l’autre élément-clé de l’équipe d’Italie. Tout comme Sergio Parisse, il a vu le jour en Argentine avant de venir faire sa carrière rugbystique en Europe. Nous pourrons donc leur proposer un Malbec argentin. Notons qu’un Malbec français (de Cahors, s’entend et rien moins qu’un Château de Chambert, produit par l’excellent Philippe Lejeune) serait plus taquin de notre part. Et si nous voulons vraiment brouiller les pistes, nous entraînerons ces messieurs dans la Loire où le Malbec s’appelle Cot et donne des vins plus frais, à la trame tannique moins marquée qu’à Cahors… Histoire de détendre l’ambiance !

Mais pourquoi ne pas rencontrer les Azzuri sur leur terrain ? Pas celui du club français où joue Martin : le Racing Metro 92, dont il partage la ligne des avants avec le talonneur et capitaine du Racing, Dimitri Szarzewski, sélectionné en équipe de France. Samedi, surveillez donc bien la mêlée, les retrouvailles promettent d’être enjouées !

Pour fêter ça, et en restant dans l’esprit « pack avant », bien campé dans ses crampons, nous ne craindrons pas de servir un Amarone della Valpolicella (et la référence en la matière, de chez Romano dal Forno, soignons notre hôte !). L’Amarone est un vin rouge sec produit dans la région de Vérone (car après tout, c’est France-Italie et nous nous aimons !) avec des raisins passerillés (laissés à sécher deux à trois semaines après la vendanges pour concentrer leurs sucres) puis fermentés jusqu’au bout de leur sucre, ce qui nous mène, en alcool, au-delà des 15°. Un vin musclé, juteux, joyeux, comme on souhaite le match de samedi !

* Le Tournoi des Six Nations est une compétition de rugby à XV, disputée chaque année en février et mars. Tournoi britannique à sa création en 1882, sous le nom de Home Nations Championship, il opposait Anglais, Gallois, Ecossais et Irlandais jusqu’à l’entrée en lice de la France à partir de 1910. Il est alors devenu le Tournoi des Cinq Nations, puis des Six Nations avec l’arrivée de l’Italie en 2000.
Ce tournoi européen ne doit pas être confondu avec la Coupe du Monde qui oppose les équipes du monde entier tous les quatre ans depuis 1987 et dont la huitième édition nous occupe jusqu’à la fin du mois d’octobre.