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Saint-Emilion : Christine Valette (Troplong-Mondot) est décédée

Auteur

La
rédaction

Date

30.03.2014

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Les primeurs sur la rive droite de Bordeaux sont décidément empreints d’un voile noir : alors que Catherine Péré-Vérgé (château Le Gay) est décédée l’an passé quand s’ouvraient les primeurs, c’est une autre grande dame, Christine Valette, qui hier s’en est allée.

Christine Valette, propriétaire du grand cru classé de Saint-Emilion, le château Troplong-Mondot, est décédée des suites d’une longue maladie qui la minait depuis plusieurs années. Fille de Claude Valette, elle avait repris la propriété en 1981 et, rejointe par son mari, Xavier Pariente, avait fait progresser ce joyau, au point d’obtenir en 2006 le statut de premier grand cru classé. Habitée par une exigence permanente, Christine Valette ne cachait pas que son vin ne s’adressait pas à tout le monde : « Troplong-Mondot n’est pas un vin pour grand public, c’est un vin pour connaisseurs. C’est un vin élitiste. Ce vin nécessite une éducation. Nos vins sont complexes, tanniques, difficiles à boire dans les plus jeunes années. Il faut des explications et une certaine connaissance ».

Avec « Les Belles Perdrix », le restaurant ouvert sur la propriété, Christine Valette avait su hisser là encore les couleurs de son cru dans l’excellence de l’art de vivre, rejointe par Jérôme Cadillat, qui a officié au Crillon puis chez Alain Dutournier au Carré des Feuillants. « Terre de Vins » avait d’ailleurs mis en exergue cette table dans son hors-série consacré à Saint-Emilion en octobre 2013 comme un endroit où il faut passer si l’on s’arrête à Saint-Emilion.

Avec ce terroir, avec ce vin, avec cette table exigeante, Christine Valette laisse d’elle l’image d’une femme terriblement entière et plonge dans la peine son mari Xavier Pariente et ses trois filles, à qui « Terre de Vins » adresse ses sincères condoléances. Hier soir, un peu avant minuit, alors qu’Angelus célébrait sa consécration et ses travaux, Hubert de Bouärd n’a pu retenir son émotion : « Christine Valette nous a quittés ce soir. On est tous les deux de 1956. Elle a fait beaucoup pour Troplong-Mondot. Elle est allée rejoindre le paradis des vignerons ».