Dimanche 24 Novembre 2024
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03.03.2014
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L’altitude sied aux bulles, et la saison des sports d’hiver donne l’occasion de déguster le champagne autrement. Explications.
Alors que la saison des sports d’hiver bat son plein, la consommation de champagne dans les départements montagneux connaît elle aussi un pic. En novembre dernier est même né le premier bar à champagne à 2200 m d’altitude dans la station de Verbier en Suisse.
Pas de statistiques précises, mais les maisons de champagne connaissent bien le phénomène. Il y a deux ans, Moët & Chandon a lancé Ice Imperial, un champagne destiné à être bu avec des glaçons grâce à « son intensité fruité, sa richesse en bouche et sa fraîcheur finale », ciblant à la fois les bars d’altitude et ceux des plages.
Tout récemment Canard-Duchêne a décliné son champagne Charles VII sur une version atypique baptisée CVII. « Nous avons travaillé sur un « smooth rosé » [NDLR : dosé à 25 g/l de sucre] et ce dosage précis, sans tomber dans la sucrosité, révèle les saveurs fruitées du rosé, explique Alexis Petit-Gats, directeur général. C’est une référence spécifique, avec un packaging innovant, qui permet d’approcher de nouveaux moments de consommation comme les bars en altitude par exemple. »
Au-delà de ces produits spécifiques, reste que le champagne se comporte différemment lorsqu’il est bu au niveau de la mer, à 200 ou à 1500 m. En effet, la pression atmosphérique diminue, s’opposant moins au dégagement gazeux. De ce fait, la bulle est plus fournie et plus fine, ce qui est plutôt apprécié par les dégustateurs.
Selon la revue professionnelle suisse Hôtellerie et Gastronomie Hebdo, « l’altitude a un effet intéressant sur le champagne, qui dégage vite des notes évoluées, même sur de jeunes bruts sans année ». Et selon plusieurs sommeliers, l’altitude rendrait les arômes des champagnes plus aériens et plus intenses, leur sensation en bouche moins acide. Des expériences régulièrement menées par les Champagnes Devaux tendraient même à montrer que 2000 – 2200 m est l’altitude idéale pour déguster du champagne, alors qu’au-delà de… 3400 m (mais le lieu de consommation est assez rare !), non seulement on perçoit moins les arômes au nez, mais la sensation en bouche est plus amère.
Reste toutefois un dernier message à faire passer : celui de la modération. En altitude, l’alcool passe plus vite dans le sang et le risque d’ébriété est accru. Une à deux coupes semble plus que jamais la dose à ne pas dépasser pour que le plaisir de la dégustation ne fonde pas comme neige au soleil !
Joëlle W. Boisson
Photo Pierre/SIPA PRESS THOMAS
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